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Trump a-t-il le droit de bloquer des internautes sur Twitter ?

Des utilisateurs estiment que le président viole leur liberté d’expression en les bannissant de son compte sur le réseau social. Leurs avocats réclament leur réintégration immédiate.

Twitter est le média de prédilection de Donald Trump et son élection n’a pas réfréné son intense activité sur son compte personnel @realDonaldTrump. Le problème, c’est que le président américain a entrepris de bloquer des internautes qui l’avaient critiqué. Ils brandissent aujourd’hui le premier amendement pour accéder de nouveau aux messages de l’homme politique.

Il s’agit d’un groupe de twittos représenté gracieusement par l’Institut Knight First Amendment de l’Université Columbia. Comme son nom l’indique, ce dernier s’attache particulièrement à la défense du premier amendement de la Constitution américaine qui garantit notamment la liberté de religion, d’expression et de la presse. L’Institut a envoyé une lettre à l’administration Trump, exigeant la réintégration immédiate de ses clients. Des poursuites pourraient être engagées dans le cas contraire.

Le compte personnel de Trump est-il un forum public ?

Deux internautes sont cités en exemple dans la missive. Le premier, @AynRandPaulRyan a publié un gif du pape faisant une grimace face à Trump :

Le second, @joepabike, a brocardé le président au sujet de son retrait de l’accord de Paris sur le climat.

Les avocats mettent en avant principalement deux arguments. Premièrement, il ne s’agit pas d’un compte personnel banal. C’est celui d’un président qui partage ses pensées et ses décisions et répond parfois aux questions du quidam. Tout ce qui est écrit relève donc directement de la fonction présidentielle de Trump, même si le compte n’a pas été créé et n’est pas géré par la Maison Blanche qui entretient le compte officiel @POTUS. Or, les personnes bloquées ne peuvent plus suivre le président sur Twitter, et sont, en outre, limitées dans leurs possibilités d’accéder aux messages de ce dernier en passant par des outils de recherche.

Deuxième argument, Trump a fait de son compte personnel un véritable « forum public » où chacun est invité à exprimer son point de vue. « En ayant ouvert son compte à tous, le président ne peut pas exclure des gens simplement parce qu’il n’aime pas ce qu’ils disent », soulignent les avocats. Exclure des internautes qui ne partagent pas les mêmes idées que Trump, c’est une infraction à la Constitution qui encourage et protège le débat politique. En conséquence, leur liberté d’expression est bafouée ce qui est inacceptable pour l’Institut Knight First Amendment.

La justice va devoir maintenant déterminer si le compte twitter de Donald Trump est bien assimilable à un forum public. Il existe un précédent qui pourrait être utilisé dans ce sens, selon Wired. Un plaignant avait effectivement obtenu gain de cause contre le comté de Loudoun en Viriginie qui avait supprimé l’un de ses commentaires sur le compte Facebook du conseil d’administration.

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Amélie Charnay