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Très Haut Débit : le cas français n’est pas si catastrophique

Le nombre de logements éligibles au THD continue de progresser beaucoup plus vite que celui des foyers qui en bénéficient réellement. Mais la fibre de bout en bout représente enfin 2,2 millions d’abonnements.

En arrivant péniblement 20e sur 27 du palmarès européen des pays les plus fibrés (IDATE, chiffres septembre 2016), la France montre qu’elle est un peu à la peine. Mais la situation n’est pas désespérée. De nouveaux chiffres viennent nuancer ce tableau. Le Très Haut Débit (THD), défini par un débit maximum descendant supérieur ou égal à 30 Mbit/s, progresse dans notre pays. D’après l’Observatoire du marché des services fixes à haut et très haut débit de l’Arcep, il concernait 5,4 millions d’abonnés dans notre pays au 31 décembre dernier dont 2,2 pour le FttH, le reste étant composé de réseaux avec terminaison en câble coaxial (FttLA et FttB) et de VDSL2. Certes, les chiffres paraissent encore bas. La progression est cependant notable depuis 2014 comme on peut le voir dans notre graphique ci-dessous :

Le THD a gagné 1,2 million abonnés en un an et progresse principalement grâce à la Fibre de bout en bout et ses 740 000 nouveaux clients. Rappelons que la Commission européenne avait fixé pour ambitieux objectif de proposer le Très Haut Débit pour tous à l’horizon 2020. Mais le plan France Très Haut Débit préfère, lui, tabler sur une échéance en 2022.

Le tableau est encore plus flatteur concernant le nombre de foyers éligibles qui s’élevait à 15,8 millions au 31 décembre 2016 dont 7,7 millions pour le FttH.

L’Arcep montre pour la première fois la répartition de cette technologie sur une carte de France. On voit que le FttH progresse partout  sauf en Corse. Le résultat d’une vraie politique publique.

Le FttH en France fin 2016.
Arcep/Observatoire du marché des services fixes à hauts et très hauts débits. – Le FttH en France fin 2016.

Pour comparaison, les réseaux avec terminaison en câble coaxial se situent principalement dans le Nord, en région parisienne, du côté de Lyon, de Strasbourg et de Marseille. Ils sont principalement le fait de SFR* qui compte à ce jour 8,1 millions de prises éligibles en FttB.

Les réseaux à terminaison en câble coaxial en France fin 2016.
Arcep/Observatoire du marché des services fixes à haut et très haut débit. – Les réseaux à terminaison en câble coaxial en France fin 2016.

Le gendarme des télécoms dévoile aussi l’état d’avancée du THD par zones : les zones très denses qui n’ont pas de mal être couvertes, les zones moins denses d’initiative privée (AMII) et les zones moins denses d’initiative publique (RIP). Sans surprise, les prises éligibles au FttH se situent pour plus de la moitié dans les zones très denses.

Terminons par une dernière nouveauté : la part représentée par chaque opérateur sur l’ensemble des foyers éligibles au FttH. Orange écrase ses concurrents avec 5,3 millions de prises, suivi de très loin par SFR et ses 877 000 prises, puis par Free avec 309 000 prises. Bouygues Telecom est inexistant : il est englobé dans « les autres » opérateurs d’infrastructures qui totalisent 1,1 million de prises.

La répartition du FttH par opérateur fin 2016.
Arcep/Observatoire du marché des services fixes à haut et très haut débit. – La répartition du FttH par opérateur fin 2016.

Enfin, signalons que le haut débit décline progressivement avec 22,3 millions d’abonnés fin 2016. Il enregistre ainsi une perte de 380 000 foyers en un an. Une baisse due principalement au recul de l’ADSL.

* 01net.com est édité par une filiale de NextRadioTV, elle-même propriété à 49% de SFR Médias

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Amélie Charnay