Le constructeur CS Télécom, qui, en 1997, détenait en France près de 30 % en parts de marché sur les équipements d’accès WAN et 11 % sur les commutateurs WAN, se trouve aujourd’hui dans une période de transition, si l’on en juge d’après les résultats financiers du premier semestre 2000. Il a enregistré, en effet, une baisse de 42,7 % du chiffre d’affaires et une perte d’exploitation de 112 millions de francs sur cette première moitié de l’année. La filiale télécoms du groupe CS Communication & Systèmes explique ce phénomène, d’une part, par une érosion du taux de marge sur des produits à gros volume et, d’autre part, par un retard de trois à quatre mois dans le développement de nouveaux produits, lié lui-même à des retards de livraisons de composants.Les nouveaux produits, qui ont été introduits cette année, se répartissent en trois gammes :- Intranet Multimedia pour les infrastructures des réseaux d’entreprise ;- Multimedia Local Loop pour les services large bande des réseaux opérateurs ; et- Universal Local Loop, la dernière née, qui intègre l’ensemble des deux offres précédentes et constitue une solution globale.Cette dernière offre apporte d’ailleurs une réponse à une demande accrue de la part des opérateurs sur des équipements Intranet, la répartition en chiffres d’affaires entre les deux offres principales restant sensiblement équitable. Les entreprises sont, en effet, de moins en moins portées à investir dans les réseaux et préfèrent avoir recours aux offres globales des opérateurs.
Une offre multistandard
Sous-jacente à ces trois offres, on retrouve l’ensemble de la gamme des commutateurs, routeurs et concentrateurs d’accès SafeCom, qui a fait le succès de CS Télécom : des équipements terminaux pour particuliers et sites secondaires (SC330/1200), des concentrateurs de sites distants (SC4000), des plate-formes de multiplexage optique pour opérateurs (SC8000/9000). Avec son offre Intranet, le constructeur vise à fournir l’infrastructure nécessaire aux entreprises pour gérer des services multiprotocoles nécessitant un transfert de qualité pour voix, données, fax et vidéo. L’ensemble de la gamme SafeCom supporte le Frame Relay, l’ATM et, surtout maintenant, l’IP qui n’a pas été au centre de leurs fonctionnalités auparavant.Cette prise en compte croissante de services IP est d’autant plus importante que CS Télécom était réputé pour son expertise dans le domaine du Frame Relay, dont il était l’un des leaders en Europe. Cette spécialité s’était même trouvée renforcée par les acquisitions issues du groupe TRT-Philips. L’abandon de la ligne SafeCom 3000, pourtant toujours rentable, témoigne maintenant d’un changement de priorité : l’ancien concentrateur de sites distants basé sur Frame Relay et X25 sera remplacé dans la gamme par le SafeCom 4000, qui intègre à lui seul les fonctionnalités d’un routeur IP, d’un commutateur multiservice ATM et d’un concentrateur et commutateur Frame Relay. La participation au projet de recherche Intradiff, projet gouvernemental qui a pour but de tester la qualité de service dans les réseaux IP, confirme également ce repositionnement.Comme elle reste toujours importante en termes de chiffre d’affaires, la technologie de relais de trames est loin d’être abandonnée. On assiste plutôt à un glissement graduel des compétences X25/Frame Relay vers Frame Relay/IP, transfert de technologie qui se fera conjointement avec ses clients : CS Télécom assure complètement la migration vers le monde tout IP.Cette transition technologique n’altère pas cependant la ligne générale de la filiale de l’ancienne compagnie des signaux, qui était toujours centrée sur la qualité de service et l’intégration de flux multiples voix-données-vidéo au sein d’un réseau unique. Le SafeCom 4000, constituant majeur de l’offre Intranet Multimedia, a, par exemple, été retenu par la SNCF et la Ville de Rouen pour ses qualités en matière d’ATM, de gestion de la qualité et du traitement prioritaire des flux. CS Télécom complète également les gammes de produits d’autres équipementiers comme Alcatel en leur fournissant des SafeCom. La filiale télécoms se place, ainsi, dans une stratégie de niche qui l’améne à maîtriser une technologie précise sur des domaines d’application ciblés.Conjointement, elle poursuit une forte activité internationale (30 % du chiffre d’affaires), particulièrement dans les régions de l’Asie où elle fournit des accès en boucle locale à large bande avec son offre Universal Local Loop. CS Télécom prévoit l’équilibre financier pour 2001 ( www.cstelecom.com).
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