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Top-Braille, lauréat du concours Lépine, convertit du texte imprimé en braille et en sons

Le concours 2010 des inventeurs couronne Raoul Parienti et ses collaborateurs, qui ont conçu un appareil de poche permettant aux aveugles d’accéder à tout texte imprimé.

Comme tous les ans, les inventeurs sont à l’honneur, avec le concours Lépine, manifestation emblématique de la Foire de Paris. 

Le palmarès 2010 (Voir tous les lauréats ici) a couronné à l’unanimité Raoul Parienti pour son Top-Braille, un appareil de poche qui permet la lecture en braille ou par synthèse vocale de n’importe quel texte imprimé. Une vraie révolution pour les malvoyants et les aveugles, qui ne disposent que de très peu de textes en braille dans la vie courante.

Commercialisé depuis deux ans, l’appareil n’a été présenté que cette année au concours Lépine, après avoir bénéficié d’améliorations (ajout de nouvelles langues). Comment fonctionne-t-il ? La caméra intégrée prend des photos de la surface sur laquelle il est posé. Les images sont ensuite numérisées, les caractères de texte analysés et convertis par procédé OCR, l’un après l’autre, soit en matrice braille de 6 points, soit en synthèse vocale (l’appareil dispose d’une prise casque).

La cellule, sur laquelle passe l’index, est dotée de deux picots de navigation, qui permettent à l’utilisateur de savoir si Top-Braille est bien positionné par rapport au texte, et de corriger la position. En mode vocal, des signaux aident également à un bon positionnement. L’appareil est livré avec une méthode d’apprentissage. En principe, quelques heures de formation suffisent pour en maîtriser le fonctionnement.

Dix ans de développement

L’idée a germé dans la tête de Raoul Parienti à la suite d’une remarque de sa sœur sur l’utilité d’apprendre le braille, au vu de sa faible utilisation dans la société. Il a fallu plus de dix ans pour que le concept passe de la théorie à la commercialisation. « Nous sommes partis de zéro. Nous avons conçu l’appareil de A à Z, tant au niveau matériel que logiciel. Nous n’avions pas sur le marché ce qui correspondait à nos besoins », précise Yves Castel, directeur de Vision SAS, l’entreprise créée en 2007 pour lancer le Top-Braille.

La société travaille encore sur l’amélioration de l’appareil. Celui-ci peut déjà lire les caractères de différentes langues (français, espagnol, italien, allemand, portugais…), à l’avenir, il pourrait aussi fonctionner pour l’alphabet cyrillique, arabe et chinois. « Cela nécessite beaucoup de fonds pour développer notre technologie OCR. » Autre évolution en cours : une option pour une lecture mot à mot en synthèse vocale (pour l’instant, c’est caractère par caractère).

Top-Braille coûte actuellement 1 680 euros. C’est la moitié de son prix au lancement, qui atteignait 3 200 euros. « Cela sera difficile de le baisser encore, à moins de recevoir de grands volumes de commandes. »

Deux vidéos, présentation et prise en main, du Top-Braille :

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Guillaume Deleurence