Passer au contenu

Tiscali/LibertySurf, naissance d’un fournisseur d’accès pan-européen

En mettant la main sur le groupe LibertySurf, après World Online, en décembre dernier, l’Italien Tiscali complète sa couverture géographique de l’Europe.

Le fonds d’investissement du groupe Arnault Europ@web et le géant britannique de la distribution, Kingfisher, ont enfin finalisé la vente de LibertySurf, deuxième fournisseur d’accès français. C’est l’ISP italien Tiscali, lancé dans une politique d’expansion extrêmement agressive en Europe, qui prend le contrôle du Français, malgré la glaciation boursière de ces derniers mois. Une opération qui succède à la réussite de son OPE contre World OnLine, en fin d’année 2000. Sa bataille contre les opérateurs traditionnels “venus” à internet, à savoir Deutsche Telekom et France Telecom via leurs filiales respectives T-Online et Wanadoo, se poursuit donc, en France, par le rachat du second ISP grand public de l’hexagone.

La France, un axe stratégique

Dans le puzzle qu’assemble, l’Italien, LibertySurf représente une pièce de choix, à la fois par le nombre d’abonnés inscrits en France que par ses implantations. Là où World Online apportait notamment le Bénélux, l’Allemagne, les pays scandinaves et l’Afrique du Sud, Liberty Surf renforce la présence de Tiscali en France, en Espagne, et surtout au Royaume-Uni, où le Français contrôle X-Stream.

Arnault fait le choix de l’UMTS

Désastreuse pour nombre de petits actionnaires, la vente de LibertySurf constitue, par ailleurs, une bonne affaire pour Europ@Web et son partenaire Kingfisher. Pour l’un et l’autre, l’investissement initial, de l’ordre de 55 millions d’euros chacun, s’est vu largement remboursé. Car, si l’introduction en bourse du fournisseur d’accès (valorisé, un temps, plus de 3 milliards de francs) s’est soldée par une longue glissade jusqu’à ce rachat, celui-ci rapportera 71 millions d’euros de cash à chacun des 2 partenaires, plus 3,5 % de Tiscali ; soit un total estimé à ce jour à 157 millions d’euros. En outre, ce dernier proposera aux petits porteurs le rachat de leurs actions pour un montant de 9,83 euros, à comparer aux 53,15 euros atteints le jour de l’introduction en bourse du fournisseur, en mars 2000.Quant à Europ@web, la priorité est désormais la téléphonie mobile de 3è génération (UMTS), décision prise lors de la signature d’un accord avec Suez Lyonnaise des Eaux et Telefonica, en novembre dernier. Des partenaires avec lesquels le groupe Arnaud concourt pour décrocher cette fameuse 4è licence UMTS française. Europ@web annonçait, à cette occasion, l’investissement de 300 millions d’euros en provenance de Suez dans le “nouvel Europ@web”. Celui-ci sera amené à reprendre 46 des participations de l’investisseur, excepté LibertySurf : Zebank, la banque en ligne très virtuelle, ainsi quAka Technology et eLuxury.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Alain Clapaud