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Tim Berners-Lee condamne l’hypocrisie de l’Occident qui espionne ses citoyens

Le père du Web pointe du doigt les gouvernements occidentaux prompts à condamner les violations des droits de l’Homme dans le monde mais qui, par ailleurs, espionnent leurs propres citoyens.

Tim Berners-Lee est l’un des pères du Web. Il a, depuis sa création en 1989, défendu le Web et avancé une position mettant en avant la nécessité de la liberté d’expression et de communication sur la Toile.

Dès lors, il est peu étonnant qu’il ait, depuis le début de l’affaire PRISM, pris position contre ce genre de programmes « profondément inquiétants » et qui représente une « violation des droits de l’homme essentiels, qui menace les fondations même d’une société démocratique ». Il a même appelé les internautes du monde entier à se mobiliser et à demander la protection de la loi contre de nouvelles violations de leurs libertés individuelles.

Hypocrisie occidentale

Aujourd’hui, dans une interview accordée au quotidien britannique The Times, Tim Berners-Lee accuse les gouvernements occidentaux d’hypocrisie. Comment ces pays, qui se disent défenseurs des grandes valeurs démocratiques et ne se privent pas de condamner les états du moyen orient par exemple pour leurs pratiques liberticides, peuvent-ils par ailleurs espionner leurs citoyens ?

Le beau jeu de la Chine

Une position qui fait écho à celle adoptée par la Chine très récemment, à l’annonce de la présence d’Edward Snowden à Hong Kong. Les autorités de l’ex-Empire du Milieu se réjouissaient de constater que les Etats-Unis, grand donneur de leçon sur les droits de l’Homme, se retrouvaient dans le rôle des Etats « rogue ». Du côté, de ceux qui violent les droits de leurs citoyens.

La Chine s’était également réjoui de voir qu’elle est « la puissance grandissante [… qui] attire les gens à la recherche d’asile ». Depuis Edward Snowden est parti vers d’autres cieux, mais l’administration Obama et le président américain sont déjà qualifiés, par de nombreux observateurs, dont James C. Goodale, de sévères dangers pour la liberté d’expression et de la presse. Pire encore que Nixon. On appréciera de tels agissements de la part d’un prix Nobel de la Paix.

En revanche, il sera intéressant de voir comment les Etats qui souhaitaient réglementer le Net et notamment les accès et sa surveillance useront de l’affaire PRISM pour argumenter contre les Etats-Unis lors d’un prochain sommet de l’Union International des Télécommunications. Lors de la dernière rencontre qui se tenait en décembre 2012 à Dubai, les Etats-Unis avaient opposé à toute velléité de contrôle la liberté du commerce et des citoyens… Cela risque d’être plus compliqué désormais.

A lire aussi :
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Le Congrès des Etats-Unis exclut une régulation du Web par l’UIT
– 06/12/2012

Sources :
Position de Tim Berners-Lee sur le site de la Fondation World Wide Web
The Times

Chronique de James C. Goodale sur The New York Times

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Pierre Fontaine