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Thomson multimedia et Alcatel, prêts pour la vidéo sur DSL

Les présidents de Thomson multimedia et d’Alcatel ont exposé, fin 2001, leur vision commune du marché des services multimédias sur DSL. Pour eux, la technologie est prête et représente un vrai potentiel de revenus pour les opérateurs télécoms.

Pour Thierry Breton, p.-d.g. de Thomson multimedia, et Serge Tchuruk, p.-d.g. d’Alcatel, la ligne de téléphone numérisée est indiscutablement l’un des réseaux multimédias large bande qui véhiculera, dans peu de temps, la télévision en plus de la voix et des données à hauts débits, concurremment avec le câble et l’accès bidirectionnel au satellite. Thomson multimedia et Alcatel, qui collaborent dans les secteurs de la téléphonie résidentielle (Atlink) et les réseaux de vidéocommunication (Nextream), et qui interviennent dans les télécommunications spatiales, se sont aussi associés dans le DSL en se partageant les domaines d’intervention.À Thomson les technologies de production et de stockage (avec Thomson Broadcast, Philips Broadcast et Grass Valley Group réunis dans la division Digital Media Solutions), les prestations de traitement d’image pour le film et la vidéo haute résolution (avec Technicolor), les terminaux (avec les décodeurs et les modems DSL repris d’Alcatel), et, bien sûr, les téléviseurs. À Alcatel les infrastructures de transmission et de commutation, comme ses DSLam qui desservent quinze millions de lignes dans le monde. Les activités communes aux deux groupes sont loin d’être négligeables puisqu’elles représenteraient un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros.

Le DSL, potentiellement chez 70 % des Européens

L’engouement des deux industriels pour le DSL s’appuie sur deux éléments : d’une part, des statistiques ?” 70 % des foyers européens pourraient être desservis par l’ADSL dès cette année avec un débit de 4 Mbit/s pour ceux situés à moins de 3 km du central téléphonique ?” ; d’autre part, des études de marché plutôt optimistes qui expliquent que les clients (américains pour l’instant) sont prêts à payer des services à valeur ajoutée (10 $ par mois pour la vidéo à la demande ou le jeu en ligne) et à se connecter plus longtemps sur des applications nouvelles, tel l’achat en ligne, le téléchargement de sons et de vidéos, ou la formation à la demande.Si la demande existe, reste à persuader les opérateurs d’investir. Pour les convaincre, Thomson et Alcatel avancent d’autres chiffres : l’abonné européen au téléphone dépense en moyenne 45 ? par mois pour ses communications, et 35 à 45 ? en plus s’il est connecté à Internet. L’accès aux services de télévision, qu’ils soient distribués ou à la demande, pourrait générer, selon les mêmes études, entre 40 et 60 ? de revenus supplémentaires.Les deux industriels s’estiment prêts à fournir leurs clients dès aujourd’hui, sans investissement lourd, car les produits existent, et leurs imperfections, notamment en matière de qualité de service, s’estompent jour après jour. Et, si Thomson et Alcatel restent discrets sur l’intérêt manifesté par les opérateurs, ils n’hésitent pas à citer TF1 comme l’un des premiers convertis à la vidéo sur DSL. Une position intéressante chez cet adversaire déclaré de l’UMTS et de la TNT (télévision numérique terrestre).

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Philippe Pélaprat