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The Vernon Project : un premier single financé par les internautes

Le groupe de Damien Durou a réalisé un single avec l’argent récolté sur NoMajorMusik. Il est en concert le 11 juin à Paris. Interview.

Le 11 juin prochain, à La Bellevilloise, petite salle du 20e arrondissement de Paris, se produit le groupe français The Vernon Project. Il vient de publier un single, The cave of night, produit par le
batteur de Noir Désir, Denis Barthe, mais a surtout cette particularité d’avoir été financé par… les internautes. Damien Durou, fondateur du groupe, avait en effet posté des chansons sur le site
NoMajorMusik où les internautes sont invités à avancer des fonds pour les artistes inscrits. The Vernon Project est le premier
groupe à avoir atteint la somme plafond de 3 000 euros fixée par le site pour produire un single (1). 01net. : Votre groupe, The Vernon Project, vient de réaliser un single financé par les internautes sur NoMajorMusik. Comment vous êtes-vous retrouvé là ?


Damien Durou : Je fais de la musique depuis un moment, chez moi j’ai un petit home studio, mais je fais ça sans beaucoup de retour. J’ai entendu parler de ces labels communautaires, qui sont un
moyen de faire connaître sa musique mais surtout d’avoir un retour plutôt objectif. Il y avait deux ou trois sites, j’ai choisi NoMajorMusik car il n’y avait pas de sélection à l’entrée et on sentait chez eux l’envie de faire bouger le système
musical.Combien d’internautes ont misé sur vous ?


Il y a eu 90 ou 1 00 contributeurs (*) et les mises commençaient à 5 euros mais il y a une personne qui a mis 500 euros et que je ne connais absolument pas. Je l’ai remerciée ! Je n’ai pas parlé de cette initiative à
mon entourage, pour que ce ne soit pas les parents et les grands-parents qui mettent de l’argent. J’ai été surpris que ça fonctionne, car le concept est relativement nouveau. Et quand j’ai mis mes morceaux, en début d’année, NoMajorMusik m’a averti
que le site était en version test, il n’était pas totalement ouvert.C’est donc allé vite, pour atteindre la somme plafond de 3 000 euros ?


Oui. Quand ça a commencé à gonfler, j’ai appelé des musiciens que je connaissais et avec qui j’avais déjà joué, et le groupe s’est monté comme ça. On a fait notre première répétition il n’y a pas très longtemps.Qu’est-ce qui se passe une fois les 3 000 euros acquis ?


A partir de là, on a rencontré l’équipe de NoMajorMusik. A la base, ils nous proposaient d’enregistrer dans un studio parisien, Ramses, avec qui ils ont un partenariat. De mon côté, je viens du Sud-Ouest et je fais partie d’une
association qui a pas mal de contacts avec le groupe Noir Désir. Je leur ai envoyé ce que je faisais, et ils m’ont branché sur Denis Barthe, le batteur de Noir Désir qui a son propre studio, et sur Ted Genty, l’ingénieur du son du groupe depuis ses
débuts. De là, j’ai rappelé NoMajorMusik pour leur dire que je préférais travailler avec ces gens-là, et ils ont été ravis. Tout le monde avait tout à y gagner. Ils ne m’ont jamais rien imposé. Pour tout ce qu’on fait, c’est toujours de la
concertation.On fait quoi, avec 3 000 euros ?


Cela paraît beaucoup mais ce n’est pas beaucoup, en fait. Le fait de travailler avec Denis Barthe nous a beaucoup aidés, car ces gens-là ne travaillent pas pour le portefeuille. Les coûts ont été largement réduits. Ce qui est prévu par
NoMajorMusik, c’est que la moitié de la somme passe dans le studio, le reste dans la promotion. Donc, 1 500 euros pour de la promo, ce n’est rien. On n’attend pas que tout se passe grâce à NoMajorMusik. Mais ils font le travail de fond,
parce qu’ils ont un gros carnet d’adresses dans les médias.Et ils ont prévu un concert avec vous, le 11 juin, à Paris ?


Oui, ce sont eux qui organisent ça, comme un mini-festival. Il y a d’autres artistes de NoMajorMusik, mais ils nous mettent un petit peu plus en avant.A quel moment s’arrête votre relation avec le site ?Eux, leur travail, c’est la promotion. Ensuite, à nous, le groupe, de faire notre travail de notre côté. Nous sommes en train de discuter avec eux pour savoir si on ne pourrait pas travailler sur un album, mais ce n’est qu’hypothétique.
Et au bout d’un moment, ils vont avoir d’autres artistes à promouvoir [NoMajorMusik a annoncé depuis que le groupe Lys venait d’atteindre les 3 000 euros, NDLR].(1) The cave of night est publié par le label Believe.(*) Rectificatif : The Vernon Project a attiré entre 90 et 100 contributeurs et non entre 900 et 1 000 comme nous l’écrivions à l’origine par erreur.

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propos recueillis par Arnaud Devillard