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The Industry Standard n’imprime plus

L’hebdomaire de référence de l’économie Internet jette l’éponge. Ses dirigeants cherchent un repreneur ou, à défaut, déposeront le bilan.

L’hécatombe continue dans la presse américaine dédiée à la Net-économie. Après la vente de
Wired
à CondeNast, de
Fast Company
à Bertelsmann et de
Business 2.0
à AOL-Time Warner, c’est au tour de
The Industry Standard
de chercher un repreneur. Dans l’incapacité de payer leurs dettes et au bord du dépôt de bilan, les dirigeants de l’hebdomadaire ont décidé, hier, d’arrêter purement et simplement la publication du titre, pour ne préserver que le journal en ligne.Sur les 200 personnes que compte Industry Standard, 180 vont perdre leur travail. Les 20 employés restants s’occuperont de la mise à jour du site Web pour une période indéterminée.

Un chiffre d’affaires en chute de 100 millions de dollars

Créé en avril 1998 par John Battelle, ancien journaliste de Wired, le Standard a atteint le sommet de sa gloire l’année passée, au plus fort de la bulle spéculative Internet. Ainsi, en l’an 2000, la publication a enregistré une progression de 133 % de ses pages de publicité et de 240 % de son chiffre d’affaires publicitaire, selon le Publishers Information Bureau (PIB), l’association américaine de la presse grand public. Les ventes totales ont alors atteint 140 millions de dollars en l’an 2000, contre 25 millions l’année précédente.Pour cette année, le chiffre d’affaires ne devrait pas dépasser 40 millions, selon le mémo envoyé cette semaine par la direction du magazine à ses salariés. Une situation qui est une conséquence directe de la chute des recettes publicitaires causée par la disparition d’un grand nombre de start-up Internet.Le nombre de pages publicitaires a ainsi chuté de plus de 75 % pour les sept premiers mois de l’année, selon le PIB. Le titre devrait annoncer des pertes de 45 millions de dollars environ pour l’ensemble de l’année.

Le Red Herring, dernier survivant

Même si cette fermeture soudaine était inattendue, elle est loin de constituer une surprise. Depuis le début de cette année, les dirigeants de la publication (avec le groupe de presse IDG, qui détient une participation majoritaire) ont commencé la restructuration du Standard. Deux vagues de licenciements ont suivi, avec la fermeture de l’édition anglaise en avril dernier, sans pour autant améliorer la situation. Cette semaine, la direction avait contraint la majorité des salariés à prendre un congé.Sur ce marché devenu moribond, le bimensuel Red Herring demeure la seule publication indépendante. Egalement touché par la baisse des recettes publicitaires, le titre avait été obligé de réduire ses effectifs de 10 % en décembre dernier et était, lui aussi, à la recherche de capitaux, voire même selon certaines rumeurs, d’un repreneur.En mai dernier, le magazine a finalement reçu une rallonge financière de 15 millions de dollars de l’entreprise de capital-risque Broadview et du site ZDNet, qui appartient à laméricain Cnet.

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Jean-Baptiste Su, dans la Silicon Valley.