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TF1 prêt à miser 600 millions deuros dans une télé par ADSL

TF1 concocte une télé sur le Net par ADSL. Un chantier où tout reste à régler, de la bande passante aux tarifs.

”  C’est bouclé ! Le lancement de notre télé par ADSL est prévu pour l’été “, nous confiait récemment, Emmanuel Florent, PDG de TF1 Entreprise et de TPS. De quoi s’agit-il exactement ? En janvier dernier, Patrick Le Lay, PDG de TF1, assiste au siège de sa chaîne à une démonstration de télédiffusion par le biais d’une ligne haut débit (ADSL).Si la démonstration est alors jugée intéressante, une commercialisation demeure inenvisageable à ce stade. L’affichage en plein écran reste encore impossible.Depuis, les équipes techniques de TF1 à l’origine du projet ont sollicité nombre de partenaires, dont la société canadienne Imagic pour le logiciel d’interface (middleware) ou encore le fabricant britannique de décodeurs Pace, pour améliorer le service.Dans l’esprit de Patrick Le Lay, il s’agit non seulement de bâtir une offre de télé numérique (LCI, Eurosport, Odyssée, etc.) et de vidéo à la demande, consultable sur un PC (Fastf1.fr est son nom provisoire) mais surtout visionnable sur un téléviseur (DreamTV). Il est même prêt à débourser 600 millions d’euros dans ce projet, soit l’équivalent de l’investissement dans TPS.

Partenaires de tests

“À ce stade, TF1 n’a toujours pas retenu de partenaire définitif pour le “middleware”, comme pour le décodeur, alors ça m’étonnerait qu’il puisse être prêt cet été “, précise un proche du dossier. Ironie du sort, TF1 se trouve devant les mêmes obstacles de mise en ?”uvre que pour la télévision numérique terrestre, dont la chaîne est un farouche détracteur : choisir un opérateur de diffusion, un constructeur pour les décodeurs et un distributeur pour des packs incluant abonnement ADSL et décodeur à prix raisonnable.TF1 peut compter sur le réseau de distribution de TPS, dont il détient à présent 50 % du capital, sur le concours de France Telecom, avec lequel il poursuit des expérimentations en Bretagne et qui dispose d’une base de quelque 500 000 abonnés ADSL.Ce ne sont pas moins de 80 % du territoire national qui pourraient théoriquement être raccordés à l’ADSL. Et selon les pronostics de Subash Mediratta, vice-président technique et marketing DSL de Lucent Technologies, la France compterait d’ici à 2 ans quelque 4 millions d’abonnés à l’ADSL, avec comme killer application, la vidéo à la demande. Pour que cette dernière puisse lutter avec la qualité d’image d’un DVD, il faudrait des débits plus importants que ceux des offres ADSL disponibles sur le marché (512 kilobits par seconde).“Il faut pousser les opérateurs à élargir la bande passante disponible pour les abonnés DSL, ou mieux permettre d’élargir à la demande le débit en fonction de l’usage de l’internaute. Celui qui achète un film se verrait attribuer de la bande passante supplémentaire pour le voir en “streaming””, estime Xavier Bringue, directeur du développement des médias numériques chez Microsoft.Mais à quel prix, le prix moyen actuel de l’ADSL étant déjà jugé prohibitif pour conquérir un marché de masse. Les tractations continuent avec le risque de suivre le chemin de la TNT…

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Amaury Mestre de Laroque