Du 11 juin au 11 juillet prochains se déroulera en Afrique du Sud l’édition 2010 de la Coupe du monde de football. Les fabricants de téléviseurs ont profité de l’occasion pour mettre en rayons les premiers écrans compatibles 3D.
Mais à quoi auront accès exactement les téléspectateurs ? Détentrice des droits télévisés, TF1 prévoit de diffuser dans ce format 3 à 5 matchs sur les 25 filmés en 3D par Sony pour la Fifa (Fédération internationale de football).
Pas de matchs directement sur TF1
« Nous devons trouver des canaux de diffusion supplémentaires. Nous sommes en négociation avec Orange, SFR et CanalSat », explique Gilles Maugars, directeur général adjoint technologie et système d’information chez TF1. Autrement dit, les matchs 3D ne seront pas accessibles directement sur la chaîne de télévision classique.
Pour des raisons de débit, les images 3D doivent être diffusées par satellite ou par fibre optique. « Il est impossible techniquement de le faire sur l’ADSL, qui offre un débit insuffisant », précise Gilles Maugars.
Sur la TNT, il n’y a aucune impossibilité technique pour diffuser ces images. Encore faut-il disposer des fréquences. Toutefois, TF1 n’écarte pas la possibilité de mener une expérience en 3D sur la TNT sur une zone donnée. Une couverture intégrale du territoire n’aurait pas grand sens, au vu du peu de foyers qui seront équipés d’un téléviseur 3D d’ici à juin. « Si nous allons dans cette voie, il faudra obtenir une fréquence du CSA pour un soir », rappelle le directeur général adjoint technologies de TF1.
Une expérimentation avant tout
Pour la chaîne, la diffusion des matchs de la Coupe du Monde en 3D tient plus de l’expérimentation. « Tous les programmes ne font pas sens en 3D, peut-être même aucun ? », s’interroge Gille Maugars.
Outre, l’apprentissage technique, TF1 doit connaître l’appétence du public pour ce type de format avant d’esquisser un éventuel modèle économique. « On ne diffuse pas de la publicité pour 30 000 personnes mais pour des millions de spectateurs qui regardent un programme. Peut-être avons-nous tort, mais nous n’imaginons pas que la 3D devienne LE mode de diffusion dans le monde. »
Pour la première fois, les diffuseurs sont confrontés à une problématique de contenus, alors que les récepteurs sont déjà prêts pour être distribués dans les foyers. « Cette évolution technique est particulière. Elle a peu été anticipée du côté des professionnels. Nous sommes encore en phase d’apprentissage sur la captation d’images, le montage, la postproduction 3D… alors que la technologie est arrivée auprès du grand public », conclut Gilles Maugars.
La Coupe du monde de football, ou Roland-Garros dont certaines rencontres seront diffusées par France Télévisions en 3D, devraient donner aux chaînes l’occasion de mieux appréhender les enjeux de ce format. En Angleterre, Sky a déjà donné le coup d’envoi à ces tests en lançant la première chaîne 3D en Europe, distribuée uniquement dans certains pubs.
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