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Test : Prince of Persia, champion de saut à la Perse

Après vingt ans passés à sautiller partout et à jouer du cimeterre, notre prince subit un sérieux lifting mais frappe toujours juste.

Dans cet épisode, le premier d’une nouvelle trilogie signée Ubisoft (après celle des Sables du Temps), dites adieu aux babouches, au petit carré, au pantalon bouffant et à l’ambiance noire. Le prince pioche
son nouveau look plutôt du côté du manga fantastique du type Final Fantasy. On ne s’en plaint pas, car ce changement radical d’univers, associé à des graphismes magnifiques en cel-shading (pour
obtenir une texture ‘ cartoon ‘), s’impose comme la grande réussite de ce titre.

Faites-vous vizir

Soyons francs : c’est beau à tomber par terre, et ce sans donner dans la démonstration technologique tape-à-l’?”il. On sent que chaque recoin de l’univers a été pensé, comme chaque ennemi et chaque élément de
décor. Comme on a filmé sur toutes les coutures un acteur en Gore-Tex, les mouvements des héros sont hyperfluides et vraiment agréables à regarder dans des décors dignes de peintures.Du point de vue du game-play, on est à l’aise comme dans de vieilles babouches : il faut aller mettre une rouste à un boss en passant par des chemins tous plus acrobatiques les uns que les autres. Et
vas-y que je cours sur un mur, que je me rattrape à un bout de colonne avant de faire un salto sur une hampe de drapeau. De temps en temps, vous devez vous battre à l’épée et enchaîner les bons combos (magie, épée, acrobatie) pour occire le
fâcheux, mais attendez-vous à toujours sautiller. En fait, il y a bien une histoire de dieu maléfique qui libère une substance corruptrice pour mettre le souk dans le souk, mais on n’a pas tout bien suivi. Le but du jeu est donc de nettoyer tout ça
pour que tout brille comme au premier jour.La prise en main, même pour quelqu’un qui n’a jamais touché à Prince of Persia auparavant, est immédiate et franchement assez valorisante pour le débutant. Le placement de caméra est irréprochable,
l’action reste toujours hyperlisible. Par rapport au tour de force qu’est la maîtrise de Faith, la yamakasi de Mirror’s Edge, ce prince virevolte presque trop facilement.

Un peu trop facile

En fait, le niveau de difficulté, nettement revu à la baisse, reste le reproche principal qu’on peut faire à ce jeu. La cause de cette simplification ? La princesse Elika (‘ Princesse Erika ‘ était
déjà pris), qui se balade avec le héros en petite robe à frou-frou. Cette magicienne l’empêche tout bonnement de mourir. Vous ratez un rebord comme un vieux flan ? Hop ! elle vous rattrape par le bras et vous remet sur la
plate-forme d’où vous êtes parti. Le méchant avec qui vous vous battez s’apprête à vous embrocher façon saucisse cocktail ? Elle le repousse d’un éclair (et lui redonne un peu de vie en contrepartie). Du coup, il n’y
a pas cette petite angoisse de la chute fatale, du combat à mort. Un peu dommage, mais il semble que la séduction des joueurs occasionnels soit à ce prix.Tant qu’on est dans les reproches, soulignons qu’on se perd facilement dans cette citadelle en ruine. Beaucoup de salles se ressemblent comme deux loukoums, et il peut falloir un peu de temps avant de comprendre
qu’on a accès à un plan et que la princesse peut servir de guide, mais seulement quand on est dans une zone ‘ déblocable ‘, c’est-à-dire une zone à purifier mais qui ne peut l’être qu’après que l’on a fait le ménage
dans d’autres zones. Le monde ouvert est bien sympathique ?” on est censé pouvoir aller partout sans ordre particulier ?”, mais, en fait, il faut bel et bien passer par les étapes décidées par les développeurs pour
avancer.

Des effets à rallonge

Deuxième reproche principal : à chaque fois que vous mettez une volée à un boss, vous devez refaire le niveau dans tous les sens pour récupérer des sphères de lumière qui augmentent vos pouvoirs. Un truc qui ressemble salement à un
rallongement artificiel de la durée de vie… Mais, au fond, accompagner ce prince acrobate (et assez drôle dans ses reparties) au fil de ses aventures demeure un vrai plaisir, même vingt ans après, et ça, ce n’est pas banal dans
l’histoire du jeu vidéo.

Les décors, magnifiques au demeurant, ont pris pas mal de distance avec l’ambiance des Mille et Une Nuits.

Elika sait tout faire comme vous, sauf grimper aux plantes. Une allergie à la chlorophylle, sans doute.

La destination ? La zone avec la lumière bleue, là-bas, tout au fond. Courage !

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Antoine Besse