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TEST : Pikmin 3, le bonheur de battre la campagne

Troisième épisode d’une série de jeux vidéo champêtres, qui fleure bon le printemps, Pikmin nous replonge à nouveau ras du gazon, à la tête de Pikmin toujours aussi mignons, efficaces et bêtes. Un superbe jeu, qui fait rimer poésie et stratégie.

Pikmin, c’est évidemment une création de l’incroyable Shigeru Miyamoto, à qui on doit déjà Zelda, Mario et tant d’autres. Pikmin, c’est également comme un voyage dans l’enfance, quand on pouvait passer des heures, à plat ventre, la tête entre les mains, le nez dans l’herbe à regarder les bestioles qui y vaquaient à leurs occupations.

Pour ceux qui ont raté les deux premiers opus sur GameCube et Wii, Pikmin, c’est un jeu de tactique au ras du gazon où vous dirigez différentes espèces de petites bestioles mi-radis mi-Tom Pouce. Grâce à elles vous récoltez des pièces détachées ou de la nourriture, ou attaquez des monstres qui ressemblent souvent à des grillons, des coccinelles ou des poissons.

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Dans ce troisième volet, vous incarnez une brochette de trois spationautes hauts comme trois pépins de pommes, qui débarquent sur la planète PNF 404, celle qui a déjà accueilli le capitaine Olimar dans les épisodes précédents. Un aventurier nostalgique que vous allez retrouver d’ailleurs, mais n’en disons pas plus. Avec trois personnages : le capitaine Charlie, l’ingénieur Alph et la bouffe-tranche pingre Brittany, vous allez pouvoir interagir avec les Pikmin et entre chaque membre de l’équipage. Le capitaine peut ainsi propulser Alph sur une plate-forme inaccessible autrement, accompagné de Pikmin, dont le jeune ingénieur pourra ensuite prendre le contrôle pour avancer. Parfois deux personnages suffisent, parfois les trois doivent être sollicités.
Dans tous les cas, ils permettent avec un peu d’habitude de multiplier le nombre d’actions par jour, de mener différents chantiers de front, chacun pouvant mener un groupe, toujours dans la limite des 100 Pikmin sur le terrain simultanément.

D’autant qu’il est maintenant possible de définir un objectif où se rendre, on évite ainsi d’avoir à diriger la troupe d’un point A à un point B systématiquement. Il faudra toutefois avoir pris la précaution d’avoir tué les ennemis éventuels qui vous malmèneraient au passage. Car, contrairement à la plupart des jeux de stratégie/tactique en temps réel, il n’est pas possible de définir une attitude défensive ou agressive avant de « délaisser » une troupe.

Très jouable à quelques détails près

D’un point de vue de la jouabilité, l’utilisation du Wii U Gamepad est très agréable, l’écran servant à se repérer sur la carte, à surveiller ses Pikmins et à lire les messages qui s’affichent parfois un peu loin sur l’écran. On regrettera toutefois que le bouton A serve aussi bien à projeter des Pikmin sur un ennemi qu’à les déterrer. Certains boss se plaisent à les enfoncer dans le sol et on se retrouve alors à les sortir de terre au lieu de mettre à mort le terrible adversaire. Au passage, les boss ne regagnent enfin plus l’intégralité de leur vie en fin de journée…

Pour le reste, on peut choisir le type de Pikmin qu’on veut lancer (Rouge, Jaune, Roc, Rose – des petits nouveaux ailés – et Bleu, qui désormais sont de véritables petits nageurs de combat), les rappeler avec son sifflet, etc. Certains sont d’ailleurs particulièrement durs de la feuille, ou de la fleur. Il faut alors siffler et resiffler jusqu’à ce qu’ils daignent bouger. Ce n’est pas gênant en pleine promenade, mais beaucoup plus désagréable pendant un combat.

Chemin faisant

Autre regret, qui ne touche pas directement à la jouabilité mais la plombe quelque peu, les Pikmins sont d’une stupidité confondante et n’ont aucun sens du chemin à prendre dans certains cas. On se retrouve ainsi souvent avec des Pikmins coincés, perdus, abandonnés qu’il faut se dépêcher d’aller sauver quand vient la nuit.

Car, comme dans Pikmin 1 et 2, vous n’aurez qu’une poignée de minutes pour explorer le monde alentour, récupérer ce dont vous avez besoin, abattre les portes, construire les ponts ou vous laisser porter par des feuilles de nénuphars jusqu’au bon endroit. Le soir venu, ceux qui suivent docilement un des trois personnages seront sauvés, comme ceux qui sont à proximité de l’oignon-s. Avec un S, car désormais les oignons des différentes couleurs de Pikmin ont fusionné en un bulbe grossissant. Les autres seront laissés pour morts, au sol.

Bonheur champêtre

Doté d’une belle durée de vie, si vous cherchez absolument à récupérer tous les fruits dispersés sur la planète – fruits qui vous permettront de survivre une fois qu’ils auront été transformés en jus – et toutes les notes du Capitaine Olimar. Contrairement, au précédent épisode, ce Pikmin ne sombre pas dans les donjons à tout va, qu’il réserve à l’assaut final. Il alterne les paysages et les environnements, superbes et variés – vive la HD ! – offrant même quelques « rebondissements » scénaristiques.

Il sera également possible de prolonger le plaisir de jeu à un ou deux, avec le mode Missions (Chasse aux trésors, Sus aux créatures et Combat fatidique) et le Duel bingo, où il est question de jouer au Bingo en récoltant les objets figurants sur sa grille à l’aide de Pikmin. Original et très tactique.

Pikmin 3 est de loin le plus abouti et le plus agréable de cette trilogie, née en 2001. Les nouveautés distillées se marient parfaitement avec le gameplay éprouvé et efficace – même si on aurait apprécié plus de nouveaux Pikmin. Sans l’ombre d’un doute, la Wii U vient de gagner un nouveau titre qui pourrait, à lui seul, valoir l’achat de la dernière-née des consoles de Nintendo.

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Pierre Fontaine