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TEST : Metal Slug Defense, une belle réussite malgré le coût du free to play

Marco et ses ennemis les Rebelles sont de retour ! La licence de SNK part à la conquête d’iOS dans un nouveau genre, sorte de Tower Defense nerveux et subtil, qui souffre un peu des mécaniques de jeu retenues: celles du Free to play.

Des années avant que Kickstarter ne démarre à coup de pied les projets les plus fous et ne mette le crowfunding à l’honneur, nous avons été des milliers à avoir financé, en masse, les différentes versions de Metal Slug, à coup de pièces de cinq et dix francs, dans les tréfonds de salles obscures et bruyantes, pour ceux qui n’avaient pas la joie d’avoir une Neo-Geo.

Aussi l’arrivée d’un Metal Slug sur iOS n’est-elle pas anecdotique et suscite quelques trépignements enthousiastes mêlés d’inquiétude. Car, à en croire le vaste monde, Metal Slug Defense est un tower defense. Information que nous démentons partiellement car ce Metal Slug tient plus de l’excellent Swords & Soldiers que du très bon Fieldrunners. Comprenez qu’il s’agit autant d’un jeu de stratégie/tactique que d’un jeu de construction de labyrinthe destiné à ralentir l’ennemi.

Droit devant, jusqu’à la mort

A première vue, le titre est extrêmement facile à prendre en main. A gauche de l’écran, votre « base », une sorte de capsule d’atterrissage, à droite, celle des Rebelles, vos ennemis héréditaires depuis la plus haute antiquité. Au milieu, un plus ou moins long chemin, semé de plus ou moins d’obstacles.

Dès le début de la partie un compteur d’AP, points permettant la création d’unités, se met à galoper automatiquement. A vous alors de bien choisir et de produire les bonnes unités. Du moins celles qui sont disponibles par défaut. Ce qui revient, dans un premier temps, à doper le ravitaillement et la quantité de points maximale disponible, à défendre la base avec un ingénieur qui installera des sacs de sable le plus loin possible, ou à lancer sur la route de la perdition un fantassin qui ira, armé de sa grenade et de son couteau, affronter les ennemis qu’il rencontrera jusqu’à ce qu’il trouve plus fort que lui. Une fois sorti, vos troupes avancent en effet vers l’ennemi sans que vous ne puissiez les arrêter. Vous pouvez en revanche les suivre du regard et déclencher au bon moment leur capacité spéciale : construction d’un mur, lancé de grenade, tir de mitrailleuse pour le célèbre  Marco Rossi (héros emblématique de la série), etc. Encore faut-il que le jeu ne prenne pas votre pression désespérée du doigt pour une tentative de déplacer la vue, ce qui arrive parfois et est un peu agaçant…

Jouer serré

Dès lors Metal Slug Defense est un mélange de bonne gestion, de timing serré et de réactivité. Si on n’est pas ici appelé à éviter des tirs dans tous les sens et à bondir entre les flammes, on retrouve la même tension et le même plaisir que dans les épisodes classiques de la série. Et c’est bon signe. On tapote l’écran pour lancer une grenade, produire une nouvelle unité, tenter d’endiguer l’avancée de l’ennemi ou mettre à genoux sa base. Un tank approche : mieux vaut envoyer un soldat équipé d’un bazooka. Une mini vague de fantassins approche : Marco et ses clones couvriront à distance un ou deux soldats de base.

Rapidement, on trouve ses marques et, en fonction de sa façon de jouer, trouve ses « combos » favoris, personnalise une sorte de deck dans lequel on sélectionne ses sbires préférés. La pression monte au fil des niveaux déverrouillés qu’on a plaisir à recommencer, même en cas de victoire, pour tenter de libérer ces pauvres POW. Les prisonniers de guerre ficelés comme des gigots faméliques ont eux aussi fait le déplacement. Merci à eux. Non, vraiment, tout est là, la voix du Mission Start, l’ambiance Metal Slug est respectée, les graphismes 16 bits déroulent leurs beaux pixels d’antan, on y est !

Pour autant, il y a un petit hic…

De la même manière qu’on engloutissait des sommes phénoménales dans les bornes d’arcade pour jouer à ses ancêtres, ce Metal Slug pourrait également solliciter votre portefeuille. Car SNK – fabricant et éditeur historique – a choisi d’en faire un Free to Play. Ce qui veut dire que la progression dans le titre est volontairement ralentie et que d’un niveau à un autre, l’équilibre de la difficulté est assez détonnant. Il faudra alors soit prendre votre mal en patience, soit débourser quelques euros pour acheter un pack de médailles qui vous permettront d’obtenir des objets (qui augmentent les chances de libérer un prisonnier en cas de victoire, ou encore accélèrent la production des AP), d’acheter des unités plus puissantes, plus variées, ou d’acquérir de la monnaie in-game.
Cette monnaie, que vous accumulez après chaque victoire et défaite, permet notamment d’améliorer votre « maison », votre base arrière, que vous ne verrez jamais, mais au sein de laquelle vous pouvez accélérer la vitesse de production d’unités, le nombre maximal d’AP, l’argent gagné en cas de victoire, etc. Ces améliorations bénéficient évidemment aux troupes que vous déployez sur le terrain.

Le prix du Free to Play

C’est donc toute cette belle mécanique de jeu qui se grippe parfois et use votre volonté de ne rien dépenser. Pour autant, cela aurait pu être pire. Ici, il n’y a pas de cooldown entre deux parties. Il est donc possible de recommencer un niveau autant de fois qu’on veut, de s’y casser les dents aussi longtemps qu’on le souhaite, sans avoir à attendre pour jouer. En définitive, comme tout free to play, le degré d’agacement face à ces méthodes incitatives à la dépense dépendra beaucoup de votre patience, et aussi de votre engouement pour la série. Si vous avez besoin d’une excuse pour justifier le fait que vous ayez craqué pour un pack de médailles, pensez que tout travail mérite salaire et que ce titre en vaut la chandelle. A vous de faire votre choix dans l’offre qui s’étale langoureusement entre le pack à 89 cents et le modèle ultime à 89,99 euros – le meilleur rapport gain/prix selon le jeu, évidemment. Le juste milieu se trouvant plutôt, selon nous, entre 2,69 et 5,49 euros. Sommes qu’on débourse généralement sans rechigner pour les bons jeux de l’App Store…

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Pierre Fontaine