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TEST : Inkcase, la coque iPhone à écran e-ink dont on ne veut pas, même gratuite

Réunir une protection pour votre iPhone 5 ou 5s et un écran e-ink pour lire sans se fatiguer les yeux, la promesse est belle. Le problème est que la réalité est catastrophique de bout en bout, sans espoir de retour.

Oh la super idée ! ». C’est la pensée un peu folle qui nous a traversé l’esprit en recevant un communiqué pour l’Inkcase, une coque pour iPhone 5 et 5s, qui intègre un écran e-ink sur sa face arrière. Etant du genre à sortir notre smartphone pour bouquiner dès qu’on a cinq minutes, entre une correspondance et une pesée au rayon fruits et légumes, l’affichage à encre électronique avait l’attrait de havres pacifiques pour nos yeux fatigués.
Nous avons donc contrevenu à notre règle tacite qui veut que le beau design d’un iPhone ne doit pas être gâché par une coque moche. Car, il faut bien le dire, l’Inkcase est laide, brute, quoi que bien finie, et sans la moindre espèce d’esprit en termes de design. Fonctionnelle, c’est ce qui la résume le mieux à première vue.

Une usine à gaz ! Et à encre électronique, donc

L’utilisation maintenant. Elle est aussi simple que peut l’être un produit mal pensé. Si la difficulté d’emploi n’est pas repoussante, c’est l’assiduité implacable avec laquelle ses développeurs ont choisi la solution contre-intuitive qui force le respect.

Le premier problème tient au fait que LABCity ou plutôt Gajah International, le concepteur originel, a choisi de passer systématiquement par l’iPhone et des applications. Dire que ces programmes, gratuits, sont mal pensés serait être en deçà d’une réalité acceptable. Leur interface est quelconque, au mieux. Au pire, elle demandera de réfléchir quelques secondes. Contre-intuitif. La palme revenant à l’application de gestion de photos. La rotation des images, leur cadrage, leur traitement, tout est une mauvaise copie d’une mauvaise application. A la décharge de ses concepteurs, il faut dire que l’idée d’afficher des photos sur l’écran n’est pas loin d’être totalement stupide. Il faut vraiment aimer souffrir ou gâcher de beaux clichés pour décider d’afficher une photo sur un écran noir et blanc de 3,5 pouces de diagonale (8,8 cm), doté d’une résolution catastrophique de 360×600 pixels. S’il est vrai que certaines photos s’en sortent bien, d’autres finissent en vagues aplats baveux qui font se demander si l’écran n’est pas en train de rendre l’âme. Pourquoi ? Oui, pourquoi offrir cette option puisqu’on a sous la main les mêmes photos non compressées, non retaillées, non amochées, en couleurs, et que votre iPhone s’empressera de les montrer sur son écran Retina ?

Pour lire, vraiment ?

Mais, nous avons mis là le doigt sur un défaut majeur de l’Inkcase. La qualité de son écran à encre électronique. Plus petit que celui de l’iPhone, il affiche un texte plus compact et bien moins détaillé. Si on s’amuse à grossir la police, elle demeure toujours mal définie et on se retrouve avec quelques mots par écran seulement. Certains empattements de police de caractères sont quasiment inexistants tant la résolution est mauvaise. On oublie donc le surcroît de confort de lecture qu’est censé apporter un écran de ce type.

D’autant que pour lire un livre, il faut d’abord avoir lancé l’application EpiReader, puis choisi le livre (ePub ou PDF) qu’on aura transféré depuis son ordinateur sur son iPhone via iTunes. Ensuite, on fera défiler les pages – lentement – en appuyant sur le bouton unique en façade de l’Inkcase. Et si vous voulez revenir en arrière ? Nous n’avons toujours pas trouvé comment faire. Une situation frustrante pour l’utilisateur, autant parce l’ergonomie et l’interface minimaliste sont inexistantes ou obscures que parce qu’arrivé à ce stade de notre expérience nous voulions déjà partir en courant, loin de cette coque.

Nous sommes obligés de convenir toutefois qu’avec une prise en main aussi catastrophique, l’autonomie annoncée à quatre jours ne nous a pas fait défaut une seule fois…

Même gratuite?

En définitive l’Inkcase est surtout une coque. Mais rien de plus. Une coque laide et encombrante, mais a priori efficace, même si nous ne nous sommes pas amusés à jeter notre téléphone par terre et que l’écran n’est pas protégé. Une coque banale dont les supposés atouts sont en fait des ratés flagrants, avec une ergonomie anachronique. A 100 euros, c’est au mieux une tentative pleine d’espoir qui s’avère un échec. Au pire, une vaste moquerie.

D’une manière plus pragmatique, c’est un produit que vous pouvez ignorer sans regret. Même gratuit, il ne vaut pas la peine. Avec 100 euros, vous pourrez vous en payer des barquettes de frites, face à la mer et au soleil déclinant d’une chaude journée d’été, le sourire aux lèvres et à l’esprit tous les rêves d’un monde high tech meilleur…

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Pierre Fontaine