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TEST Gears of War Judgment, sans panache, de la guerre

Techniquement réussi, ce quatrième volet de la série Gears of War s’avère un TPS moyen, ne prend aucun risque et manque sérieusement de panache. Défoulant, certes, il échoue à offrir à la console qui l’a fait roi le baroud d’honneur qu’elle mérite?

Gears of War a fait sa carrière avec la Xbox 360. Il l’a accompagné au sommet, en est devenu le porte-drapeau le plus réussi et le plus éloquent : fluide, beau, intense. Après la trilogie Marcus Fénix, qui s’est terminée en apocalypse ne laissant comme suite possible la place qu’à un jeu de reconstruction, la licence redémarre quinze ans plus tôt, sous la férule de People Can Fly, studio affilié à Epic Games, à qui on doit le graveleux et décomplexé Bulletstorm et l’adaptation PC du premier Gears.

On incarne désormais Baird, le blond sacarstique de la bande à Marcus, qui n’a pas encore perdu ses galons de lieutenant et qui se retrouve devant un tribunal militaire, juste après que les Locustes ont décidé de sortir de leurs caches. Au fil du procès et des témoignages, on passera d’un membre de l’escouade à un autre, sans que cela ait la moindre répercussion sur le gameplay.

Le meilleur et le pire

Déjà dans Gears of War 3, on sentait une certaine lassitude poindre sous la jubilation du massacre à la chaîne dans des environnements beaux et condamnés à être criblés de balles ou souillés de sang. Puisque ce Judgment ne change rien, on reprend sa manette et son léger ras le bol là où on l’avait laissé. Si techniquement, ce quatrième opus est une réussite indéniable, on lui reprochera de n’avoir pris aucun risque et de conserver ce qui avait fini par nous agacer au fil du temps. Ses enchaînements de couloirs et de salles en forme d’arènes de plus en plus conçues pour le coop (jusqu’à quatre tout du long de la campagne, une bonne idée et toujours deux en local) ou la prise à revers. Ses personnages lourdeaux incapables de courir de manière dynamique, inaptes à un vrai corps à corps, oublieux de leur capacité à sauter, etc. Ici, on se met à couvert, et jubile timidement à chaque headshot glissé entre un haut de muret et un bout de casque ou de bouclier. Oubliez tout ce qui a été apporté depuis 2006 dans les TPS qui ont été inspirés par Gears.

Classé secret défense

Pour corser l’affaire, on peut, en début de niveau, activer un témoignage déclassifié, une mission optionnelle mais qui, une fois acceptée, conditionne votre réussite ou votre échec. Alors, sans grande originalité, on se verra contraint pour « respecter la parole » de son personnage de terminer un niveau en un temps limité, de n’utiliser que certaines armes, d’affronter une espèce de locuste plus résistantes, etc. Cela permet de débloquer plus facilement des étoiles, récompenses qui indiquent votre excellence dans un niveau au fil des six chapitres de l’histoire, sans compter la campagne/DLC bonus – titrée Les Conséquences – qu’on oubliera d’autant plus facilement qu’elle est courte.

VMC

Mais au lieu de renforcer l’aspect épique des combats et affrontements, de porter aux nues quelques rares scènes d’anthologie, ces témoignages ne font que souligner l’approche scolaire du titre, son côté VMC, « violent mais chiant », qui fait qu’on va parfois même jusqu’à laisser l’IA achever un locuste étourdi qui ne demande qu’à mourir. Ce n’est pas faute de trouver une poignée d’armes nouvelles et efficaces, peut-être même trop. On pense notamment au Breechshot locuste et son équivalent le Markza, des humaines de l’UIR.

Multijoueur, la star indéniable

Deux armes qu’on retrouve dans le multi évidemment, attribuées à la classe des Scout, côté humain, ou des Ragers, côté Locuste. Car, oui, Gears of War vient de découvrir qu’il est possible d’utiliser des classes dans un jeu en ligne. On peut donc choisir entre Scout, Medic, Assaut et Ingénieur. Du classique, pas déplaisant. On parcourt alors les différents modes Deathmatch, Domination et Match à mort en équipe, Survie, etc. Tous ont un petit quelque chose, même si certains ont visiblement été plus travaillés que d’autres. On regrettera toutefois le faible nombre de carte dans le mode Invasion.

L’heure du bilan

Que penser de ce Gears of War 4 ? La technique et le scénario ont un point commun. Il n’y a rien à en dire. La première est quasi sans faille – on a tout de même observé certains ennemis disparaître au loin. Le second n’existe pas. C’est plutôt du côté de l’action qu’on se pose des questions. Les fans de la gâchette enfoncée pourraient jubiler, ceux qui cherchent des niveaux inspirés et un petit rien enthousiasmant pourraient devoir attendre. Gears of War a vécu avec la Xbox 360. Il l’a accompagné au sommet, disions-nous. A l’approche d’une imminente Xbox 3, peut-être l’heure de la retraite a-t-elle sonné…

A lire aussi :
Gears of War 3, la lutte finale – 19/09/2011
Bulletstorm, tempête de bullets géantes
– 23/02/2011

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Pierre Fontaine