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TEST : Final Fantasy VI sur iOS, une réinterprétation brillante d’un jeu majeur

Square Enix nous offre un très joli cadeau : Final Fantasy VI sur iOS et Android. Grand fan de cet opus de la licence, on n’a pas résisté à la tentation de tester cette adaptation.

Final Fantasy VI est une machine à voyager dans le temps, à ramener à la surface des souvenirs de gamers, enfantins ou adolescents. Il est aussi sans conteste un de nos jeux de rôle console préférés, débarqué en import dans nos vies et sur nos Super NES au tout début de l’année 1995. Pour la petite histoire, il s’appelait alors Final Fantasy III et non pas VI, car les trois premiers épisodes n’avaient pas été commercialisés aux USA. Si on avait résisté à la tentation des émulateurs, ce portage vers iOS, qu’on paie au prix fort, environ 15 euros, a eu raison de notre résistance.

Final Fantasy VI : vous, l’Empire et les Chimères

Comme le veut la licence, Final Fantasy VI est un jeu de rôle, mêlant dans un vaste monde médiéval fantastique et machines. Ces dernières ont remplacé la magie, quasiment disparue et oubliée des Hommes. Le personnage principal est une jeune fille prénommée Terra, au passé flou, dotée d’une certaine sensibilité magique. Elle est donc utilisée par les puissances politiques en place, l’Empire, et, protégée par des puissances magiques sur le retour, les Chimères. Bien qu’assez convenue dans les grande lignes, l’histoire est passionnante, riche en rebondissements et l’humour et les dialogues cocasses sont omniprésents.

Au cours de l’aventure, plusieurs compagnons de voyage, aux pouvoirs et abilités diverses, viennent lui prêter main forte (voire la remplacer). Le but commun de tout ce petit monde : lutter contre Kefka, le bras droit de l’Empereur qui veut asservir les chimères, en leur volant leurs pouvoirs magiques pour renverser son patron… Un bon tyran comme on les aime, simple et efficace. Les phases de jeu oscillent entre l’exploration de la carte, sur laquelle se trouvent des villes et des donjons et – surtout – des combats que vous mènerez contre un bestiaire vraiment impressionnant. De quoi jouer 30 à 50 heures, surtout si vous souhaitez trouver toutes les chimères, équipements, et personnages cachés.

Quatre raisons de craquer

Premier bon point de cette adaptation, les graphismes en jeu ont été très légèrement rafraîchis, notamment la carte du monde, qui est moins pixélisée que sur console. Les portraits des personnages sont même plus détaillés et ressemblent enfin aux artworks  publiés dans les magazines de tests de jeux vidéo de l’époque.
Seconde grosse amélioration – ou plutôt adaptation : l’interface, sauf celle des déplacements, voir plus bas… Nous avons joué à FF VI sur un iPhone 4S et un iPad Mini Retina – merci la synchronisation des sauvegardes via iCloud. Sur les deux plates-formes, le jeu tourne sans souci à condition de ne pas laisser 25 applis tourner en tâche de fond.
Pour le tactile, Square Enix a complètement retravaillé les menus initialement conçus pour une navigation à la manette. Et, l’interface, même pendant les combats, est relativement facile à manier et à adopter.

Troisième réussite, la bande son. Conservée à la note près ! Les mélodies sont suffisamment marquantes pour que, 20 ans après, elles reviennent en mémoire et soient sifflotées…au plus grand désespoir de votre moitié. Qui ne tardera pas, à la longue à les siffler de conserve avec vous. S’aimer, c’est siffler dans la même direction !

Quatrième réussite, et pas des moindres, la traduction française du jeu. Elle est de très bonne qualité, rien ne manque. Toutefois, les très grands fans (qui a dit intégristes ?) trouveront à redire sur la traduction de « Espers » par « Chimère », ou le changement de nom peu heureux de certains pouvoirs (Blitz devenu Jujitsu, Fire Dance transformé en Danse du Phœnix).

Se mouvoir, tout un art !

Le portage de la console vers nos smartphones et tablettes ne s’est toutefois pas fait sans heurt. Le premier problème, et le plus agaçant, c’est la gestion des déplacements. Elle est laborieuse et ce, malgré les efforts des développeurs. Il faut garder le doigt appuyé sur l’écran pour qu’apparaisse une interface remplaçant la croix multidirectionnelle. Il faut ensuite, tout en gardant le doigt appuyé, orienté ce dernier dans la direction de votre choix. La précision n’est pas au rendez-vous et le doigt glisse inexorablement vers le bord de l’écran, causant l’immobilité de votre groupe d’aventuriers. Un vrai problème pendant les séquences de jeu minutées !

On regrette donc amèrement que FF VI ne soit pas compatible avec une manette physique. Certains utilisateurs de l’App Store exprimaient le souhait que Square Enix puisse corriger le tir avec une mise à jour. Un voeux pieux mais qui reste tout de même peu réalisable vu que l’interface n’est plus du tout adaptée à la navigation au pad…
Parmi les autres défauts majeurs, on pourrait – aussi surprenant que cela puisse paraître – citer le bouton d’aide, symbolisé par un point d’interrogation, qui vous rappelle ce que vous devez faire si vous ne vous en souvenez plus. Sur SNES, il était absent et cela ajoutait un peu de piment à vos parties : il fallait faire un effort de mémoire ! Enfin, pendant les combats, lorsque que vos personnages peuvent entrer en action, le menu vous propose automatiquement la dernière action entreprise. Pour certains combats triviaux, c’est utile mais pas idéal pour les affrontements contre des boss, lorsque vous voulez aller vite, varier les combinaisons et vous adapter aux différents pouvoirs de vos adversaires. Heureusement, on peut le désactiver dans les options mais, le fait que cette option soit celle réglée par défaut est prodigieusement agaçant.

Des petits détails agaçants, oui, mais le plaisir est là, massif et pourtant raffiné, omniprésent et diffus. Que vous décidiez de jouer par nostalgie ou pour découvrir ce Final que vous ne connaissez pas, la part de plaisir l’emportera. Croyez-nous, nous n’arrivons pas à décrocher…

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Aymeric Siméon