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TEST : Batman Arkham Origins, le Dark Knight persiste mais ne surprend plus

Beau et aussi plaisant à jouer que les précédents épisodes, ce troisième volet des aventures du Dark Knight déçoit par son manque d’originalité.

On aura beau dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures, clairement, ce troisième opus de Batman suscite avant tout une troublante sensation de déjà-vu. Et ce dès les premières images. Si les décors restent sublimes, certains relèvent parfois d’un pur copier/coller de ceux d’Arkham City. On aura beau être fan du chevalier noir et se réjouir de planer à nouveau au-dessus des rues de Gotham, il y a de quoi grincer des dents. Surtout après deux ans d’attente. La carte est certes plus grande, mais pas démesurément non plus. L’absence des équipes de Rocksteady, en charge des volets précédents, se fait cruellement ressentir.

Pour cette édition le développement s’est vu confié à un studio de la Warner. Si ce dernier réalise une production ultra léchée et orchestrée tel un blockbuster hollywoodien, il n’apporte pas, à l’heure de GTA 5, les évolutions qu’on aurait pu en attendre. Proposer au joueur de circuler en Batmobile ou Batcycle et lui laisser les commandes du Batwing ne semblait pourtant pas inconsidéré. Tout comme disposer, enfin, d’un système de gestion de la Batcave. Cette dernière, vraiment prétexte, ne sert qu’à deux ou trois reprises dans un scénario in fine plutôt plat. Servie par Paul Dini, également auteur des précédents et connu pour l’écriture des animes du Dark Knight, l’histoire n’est pas aussi riche que les précédentes. On regrettera même que l’aspect Origins soit finalement assez peu exploité – même si assister aux premiers pas de la danse macabre avec le Joker n’est pas en soi déplaisant, notamment grâce à quelques scènes fortes. Pour se consoler, on se rassurera avec cette rumeur supposant un quatrième volet en cours de préparation par les équipes de Rocksteady justement.

Une réalisation soignée malgré quelques bugs

Si l’histoire n’est pas aussi passionnante qu’on le voudrait, le canevas reste cohérent et la mise en scène parfaite. Les nouveaux éléments de décors sont superbes et les cinématiques remarquablement réalisées. La direction artistique signe ici un travail remarquable. Les scènes avec le Joker, par exemple, sont un pur bonheur et semblent tout droit sorties d’un film noir. Par ailleurs, la musique composée par Christopher Drake, lui aussi connu pour son travail sur les animes de Batman, participe pleinement de cette ambiance sombre et neigeuse du réveillon de noël qui sert de décor à l’action.

Niveau technique, plusieurs bugs répondent hélas présents. Ainsi, certains combats contre des boss ont dû être recommencés sur une de nos configurations de tests pour cause de disparition pure et simple de l’adversaire. Rageant quand on est à quelques coups de l’enchaînement victorieux. Le bug de l’antenne relais de la zone de Burnley fera également grincer des dents, même s’il n’entrave pas vraiment la progression de l’intrigue principale. Une petite parade, pas évidente à réaliser et expliquée ici, permet de le contourner.

Les phases de combats, elles, utilisent les mêmes mécaniques que dans les épisodes précédents et sont, pour ceux qui apprécient, toujours aussi jouissives malgré leur aspect simpliste (deux boutons peuvent suffirent). Une fois encore les amateurs d’effets Matrix et bullet time en auront pour leur argent. Le doublage français est de bonne qualité, malgré une ou deux petites erreurs de traduction. Pour les amateurs de VOST, sur PC il est possible de basculer facilement sur la version audio anglaise. En revanche, pour activer les sous-titres en français, c’est une autre histoire. Un petit tutoriel vous l’explique ici. Enfin, les combats avec les boss, à base de QTE, ne procurent pas de montées d’adrénaline démesurées. Ils restent cependant très agréable à regarder !

On prend les mêmes et on recommence !

Côté quêtes secondaires, le casting n’a pas beaucoup évolué. Enigma répond présent et oblige toujours autant à fouiller la carte de fond en comble pour résoudre ses mystères. Le Chapelier Fou alias Jervis Tech revient mais propose, non plus un beat them all, mais un mini-jeu de plateforme à l’image de ceux de l’Epouvantail dans Azylum. Seul regret : il n’offre qu’une seule épreuve. Frustrant. Pour les missions de détective, les développeurs ont ajouté une phase de remontée dans le temps (à l’image de Remember Me) assez plaisante mais un chouia trop facile à manipuler. Deadshot est également de la partie et tire toujours d’aussi loin. Les autres quêtes additionnelles sont sans surprise et peuvent même être évitées. Shiva et Bird, pour ne citer qu’eux, n’apportent strictement rien au jeu à part de continuer à distribuer des torgnolles dans Gotham.

En conclusion…

Il s’agit bel et bien d’une redite d’Arkham City. Cette édition réjouira donc les novices n’ayant pas joué les précédents volets mais décevra les autres même s’ils trouveront de quoi s’occuper. Pour terminer la trame principale, en prenant son temps et s’arrêtant sur quelques quêtes secondaires, il faut compter une vingtaine d’heures. Cadeau bonus, le mode multijoueur propose un système de jeu où deux équipes s’affrontent avec au-dessus de leur tête un batman et un robin prêts à dessouder tout le monde. Original et bien trouvé mais cela ne suffira malheureusement pas à rétablir l’équilibre et propulser Origins au rang d’incontournable.

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Stéphane Bellec et Pierre Fontaine