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Terra Networks achète Lycos

Le coût de l’opération se monte à 12,5 milliards de dollars Bertelsmann engagera 1 milliard de dollars dans la nouvelle société

Le portail américain Lycos passe aux mains du fournisseur d’accès à Internet espagnol, Terra Networks, filiale de l’opérateur Telefónica. C’est la première fois qu’un acteur européen achète une audience américaine d’une telle ampleur. Lycos occupe, en effet, la troisième place des portails en termes d’audience aux États-Unis. La transaction s’effectue par échange d’actions, pour un montant de 12,5 milliards de dollars (13,9 milliards d’euros). L’entreprise issue de cette fusion se nomme Terra-Lycos. Le PDG de Telefónica, Juan Villalonga, sera président du directoire, alors que Robert Davis, PDG de Lycos, conserve cette fonction chez Terra-Lycos.
La nouvelle entité entend bien étendre son audience au sein des communautés hispaniques d’Amérique du Nord et en Amérique latine, régions où Telefónica dispose déjà d’infrastructures de télécommunications. Terra-Lycos, présent dans 37 pays, souhaite réaliser 500 millions de dollars de chiffre d’affaires (559 millions d’euros) pour la première année de son exercice.

Un allié de poids

Privé de son accès au réseau depuis la fusion entre AOL et Time Warner (un de ses concurrents directs), Bertelsmann s’est engagé à acheter pour 1 milliard de dollars d’espaces publicitaires à Terra-Lycos. “La vente de nos contenus par Internet est, pour nous, une priorité majeure, commente Marcus Payer, porte-parole de Bertelsmann. L’audience que nous allons obtenir avec une visibilité privilégiée sur ces portails vaut bien une telle somme !” Pour Roland Montagne, consultant spécialiste d’Internet à l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe), “Terra, numéro un de l’accès Internet dans les pays de langue espagnole et portugaise et Lycos, troisième portail aux États-Unis, offrent aussi une porte d’entrée à l’éditeur sur le marché américain.”Moins spectaculaire que la fusion de Time Warner et AOL, le rapprochement entre Terra et Lycos relève néanmoins de la même logique : sans contenu, pas d’Internet. Au-delà, cette fusion (et son montant) témoigne de l’évolution des sociétés européenne sur le marché Internet.

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THOMAS PIMONT