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Tendance: les progiciels de gestion intégrés poussés hors de l’entreprise

L’environnement économique et l’avènement d’internet ont rendu nécessaire une mutation rapide des progiciels.

Baan repris par Invensys, J. D. Edwards qui licencie, SSA qui se rétracte sur sa base installée, les rivaux danois Navision et Damgaard poussés à la fusion, les Suédois IFS et Intentia qui accumulent les pertes (plus de 500 MF chacun cumulés sur les exercices 1999 et 2000) malgré des ventes en hausse, les derniers mois ont été rudes pour les éditeurs de progiciels de gestion intégrés (PGI). “L’industrie a connu deux changements majeurs ces dernières années : un mouvement vers la fabrication à la commande et un recours plus large à la sous-traitance”, analyse Laurens Van der Tang, président de Baan. Ces nouvelles conditions réclament une communication accrue entre les entreprises et avec leurs clients, et internet s’est imposé comme le vecteur idéal pour gérer cette mutation.Les éditeurs de PGI, interlocuteurs privilégiés des entreprises, ont naturellement été poussés par leurs clients vers de nouvelles voies. Disposer d’outils de gestion de la chaîne logistique, de gestion de la relation client ou d’achat en ligne, avoir la capacité de s’interfacer avec d’autres systèmes d’information sont devenus des impératifs.Il a fallu alors négocier en quelques mois un double saut, à la fois fonctionnel et technologique, afin d’affronter la nouvelle concurrence d’éditeurs de solutions spécifiques comme Siebel, i2 ou Ariba, et de passer d’un outil de gestion interne à un outil de gestion interentreprises (appelé déjà ECM, pour Enterprise Commerce Management).Face à cette situation, les éditeurs ont dû profondément se remettre en cause et ont répondu par des stratégies variées. On a ainsi assisté à des rachats (Numetrix par J. D. Edwards, Vantive par PeopleSoft), à des accords (SAP et PeopleSoft avec Commerce One, J. D. Edwards avec Ariba et Siebel), à des développements gigantesques (mySAP.com, PeopleSoft 8). A l’exception d’Oracle, les éditeurs ont renoncé à tout faire eux-mêmes ainsi qu’ils en avaient l’habitude.

Les PGI reliés au monde extérieur

Par ailleurs, la plupart se sont attachés à développer des outils facilitant la connectivité de leur PGI au monde extérieur (OpenWorld pour Baan, XPI pour J. D. Edwards, PeopleTools pour PeopleSoft). Dans tous les cas, il a fallu investir énormément d’argent pour rester dans la course, ce qui a placé certains, et en particulier parmi les plus petits, dans une position financière délicate.Aujourd’hui, pour les grands éditeurs de PGI, le salut ne passe pas tant par la conquête de nouveaux marchés (les PME, par exemple) ou d’autres formes de commercialisation (location d’application) mais par leur capacité à montrer qu’ils restent les mieux placés pour répondre aux nouveaux besoins de leur cible traditionnelle.En particulier, il va s’agir de convaincre qu’ils ont su évoluer tout en démontrant que ce qui faisait leur force à l’intérieur des murs de l’entreprise reste pertinent au-delà : l’intégration des applications. Mais comme l’affirme Gilles Lambret, vice-président et directeur général de J. D. Edwards pour l’Europe du Sud : “La croissance sera là pour les survivants, mais le temps des discours est passé : maintenant il faut réaliser ce qui a été promis.”


Jean-Baptiste Dupin

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Anicet Mbida et Jean-Baptiste Dupin