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Témoignage : l’Apple Watch aura-t-elle la peau de mon iPhone ?

C’est du vécu, presque de l’intime que je partage avec vous aujourd’hui. Deux mois avec l’Apple Watch au poignet, je commence à en tirer les premiers enseignements. Et pour tout vous dire, entre la montre d’Apple et moi, c’est Je t’aime moi non plus. Joies et galères.

(Préambule : pour ceux qui préfèrent l’image au texte, cette chronique est disponible en vidéo en bas de l’article !)

Deux mois de vie commune avec l’Apple Watch, je vous garantis que ça crée des liens. Même si à l’évidence, une montre connectée n’est pas un produit high-tech utile – encore moins indispensable-, on lui trouve finalement de nombreuses petites commodités quotidiennes.

Je zappe les fonctions “sport” (qui ne m’intéressent pas), mais je fonce tous les jours sur la montre pour vérifier mes mails rapidement, répondre aux SMS urgents, garder un œil sur les alertes info. Très souvent aussi, je passe des appels vocaux. Et j’utilise les fonctions de guidage – promis, Plans est bien lisible sur l’écran mini de 38 millimètres de haut, et les vibrations tombent à pic pour indiquer le moment où l’on doit changer de direction.

Et puis, je m’invente de nouveaux usages. Je m’amuse à lancer deux applis différentes en simultané : une sur l’iPhone, sur l’autre Watch. Téléphoner d’un côté, en jouant de l’autre, tout est imaginable. C’est comme avoir en permanence deux écrans, pour faire deux fois plus de choses en même temps.

J’ajoute un détail, si l’on apprécie le savoir-vivre : au restaurant, fini le smartphone sur la table. Ah, là, la montre, c’est beaucoup plus discret et chic pour tout le monde !

Malheureusement, il y a une lourde contrepartie à ces menus plaisirs. En ce qui me concerne, j’en suis au stade où je me demande si ma montre ne va pas avoir la peau de mon iPhone. Sans rire, il agonise.

L’iPhone sous perf

Je suis vraiment inquiète. Depuis que je l’ai connecté à l’Apple Watch, mon iPhone (5C) frôle le burn out. La batterie s’épuise en une demi-journée. Il est en permanence sous assistance respiratoire – sa vie ne tient plus qu’à un cordon de recharge.

Parfois, il est si fatigué qu’il n’arrive plus à ouvrir une application en moins de 5 secondes. D’autres fois, à bout, il se paie un redémarrage complet. Réparateur… mais moi, je trépigne.

Régulièrement, je coupe le Bluetooth, pour lui offrir un moment de répis. Mais ça ne change pas grand chose. Et surtout, ma montre, pendant ce temps-là… et bien, elle reste muette. Ce qui me plonge dans une grande perplexité : à quoi rime tout ceci ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? 

Ma montre contre mon iPhone ? Jamais ! Bien trop limitée, la nouvelle starlette. Et décevante souvent. Pour l’instant, on ne peut pas l’utiliser pour répondre à ses mails. On ne peut téléphoner qu’à une courte liste de favoris, préenregistrés. D’ailleurs, on ne peut rien faire avec elle, toute seule. Il faut incessament passer par l’iPhone.

Parfois, j’oublie. Je m’échappe avec la Watch au bout d’un couloir, confiante et légère. Malheur ! Pour rester connecté, il faut accepter de s’encombrer. Vivre plus lourd, poche et poignet chargés.

Vivre plus chaud aussi. Je l’ai fait : porter des manches, en pleine canicule, pour ne pas tenter les voleurs à la tire… Tout ça pour un écran qui reste noir la plupart du temps. Car, croyez-moi, la Watch a des temps de réveils microscopiques : pour s’économiser, elle s’éteint si vite, en pleine appli, qu’on en piquerait des crises. Dommage, c’est le seul point où elle est rapide… 

Pas de vacances

J’ai même repéré quelques bugs. Certaines alertes lui échappent, difficile de savoir pourquoi. Elle plante, bam, comme ça. Et elle vous plante aussi, au beau milieu d’une saisie délicate, en balançant une alerte qui fait tout perdre, d’un coup. Pour killer une appli ? Oubliez… il faut l’iPhone.

En vacances, c’est décidé, elle va rester tranquillement sur la touche. Trop précieuse, trop fragile, trop encombrante… En espérant qu’elle ne sera pas trop vite ringarde, dépassée.

Vous trouverez ce bilan plutôt noir, sans doute. Pourtant, je m’y suis attachée à ma montre. A mon retour de congés, je serai contente de la retrouver. Comme une assistante fidèle avec qui je partage mes journées de travail.

Je suis même fière d’elle souvent. Et tant pis si mon iPhone y passe. Faudra bien qu’il cède sa place. Ma Watch, je l’ai peut-être dans la peau. Disons qu’entre nous, c’est Je t’aime moi plus.

 

Voir cette chronique en vidéo (ci-dessous)

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Delphine Sabattier