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Techrules, une start-up espagnole à la conquête de l’Europe

Tout juste lancé en France, Techrules a pour ambition de s’imposer comme le service que les courtiers en ligne européens se doivent de proposer à leurs clients.

Techrules est indubitablement une start-up. A première vue pourtant, il ne s’agit que de la filiale d’une petite SSII espagnole ?” ETS pour Expert Timing System ?” dont l’essentiel des prestations est destiné aux banques commerciales et banques d’affaires.ETS a dévoloppé des outils de gestion de portefeuilles, qui, Internet aidant, sont devenus de vrais tableaux de bord de gestion de titres accessibles en ligne. L’idée de commercialiser cet outil auprès des courtiers en lignes et autres brokers a donné naissance à Techrules.Créée en 1999, Techrules se développe sur les fonds apportés par sa maison mère et leur principal actionnaire et fondateur, Jorge Bolivar. Du haut de ses 39 ans, ce dernier a créé Techrules dans les règles : la start-up s’adresse à un marché, répond à un besoin et propose un produit.Simplicité de bon aloi pour ce genre de produit hautement sophistiqué pour un marché où l’on trouve, pêle-mêle, aussi bien des banques d’affaires que des compagnies d’assurances et des courtiers en ligne.Le produit de Techrules se présente comme un tableau de bord de gestion de portefeuilles (constitué de lignes d’investissements qu’il s’agisse d’actions ou de tout autre produit financier) auquel s’ajoute un module de prévision et de simulation. A l’instar d’un gestionnaire professionnel, un investisseur individuel peut ainsi fixer le niveau de risque qu’il désire et simuler ses positions à l’infini.

60 % du marché espagnol déjà converti

Fonctionnant en mode ASP, Techrules peut aisément être intégré dans l’offre d’un courtier en ligne. Ce dernier en fera bénéficier ses clients et fidélisera ceux d’entre eux qui pourraient préférer les services des fonds de gestion concurrents.La proposition a séduit le premier courtier en ligne espagnol (numéro 5 européen), E-Bankinter, qui fournit Techrules à 250 000 de ses 350 000 clients. Ce succès, en partie imputable à la bonne réputation de ETC sur le marché ibère, confirme que le produit, malgré sa compexité, répond à la demande des investisseurs en ligne, puisque son taux de pénétration est d’ores et déjà supérieur à 50 %.Ce premier pas couronné de succès pousse Jorge Bolivar à s’attaquer rapidement à d’autres marchés européens. Si la Grande-Bretagne est pour le moment hors de portée, les ambitions de Techrules ont déjà pris pied en France, en Allemagne, en Suisse et en Belgique.Le but est de convaincre le numéro un, ou deux, de chaque branche d’activité visée et de positionner rapidement Techrules comme une nouvelle source de revenus pour les courtiers. Le modèle de distribution en ASP diminue notablement les coûts d’intégration, et permet aux courtiers de proposer le service gratuitement à leur client contre l’achat d’une licence.

Un business model fondé sur le partage de revenus

E-Bankinter a proposé à ses clients de passer d’une version gratuite à une version payante, et il semblerait que le taux de transformation soit bon. Dans ce cas, Techrules se rémunère au pourcentage en abaissant le prix de la licence. C’est ce modèle d’affaires, plutôt que celui basé exclusivement sur la licence, qui est privilégié par Techrules. Si le prix pour le client final reste dans la fourchette des appels téléphoniques surtaxés, et que le produit connait en Europe le même succès que celui qu’il a connu en Espagne, Techrules pourrait devenir l’une des premières applications payantes de l’Internet grand public.La filiale française de la start-up, emmenée par Cedric de Serpos, espère convaincre des courtiers comme Fimatex ou Selftrade. Ses objectifs de chiffre d’affaires s’inscrivent dans une fourchette comprise entre un demi et un million d’euros pour l’année 2002.Le succès de Techrules semble acquis, tout du moins pour ce qui est de l’atteinte de la rentabilité. Sur le marché espagnol, Techrules est déjà à l’équilibre avec un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2001. En 2002, le chiffre d’affaires devrait atteindre les 4 millions d’euros et assurer léquilibre de la structure qui emploie 40 personnes.Certains contrats, comme celui passé avec Yahoo! Finance Europe, pourraient faire basculer Techrules du statut de modeste start-up à celui de grand succès alliant la technologie au service. Alliance qui se fait de plus en plus rare sur la Toile depuis quelques mois.

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David Prud'homme