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Technologies émergentes : sur quelle vague surfer ?

A quel moment une technologie cesse-t-elle d’être nouvelle pour apparaître comme une réalité dans le fonctionnement d’une entreprise ? La dernière étude du Gartner Group fait le point sur l’émergence de ces technologies qui pourraient faire le quotidien de demain…

Vaut-il mieux miser sur Bluetooth ou les piles à combustible, sur les nanotechnologies ou la PKI ? Après la déconfiture de la nouvelle économie, les investisseurs échaudés, qui souhaitent éviter d’engloutir des millions d’euros dans une technologie qui ne tiendra pas ses promesses, ne savent plus à quel saint se vouer.D’autant que les technologies de la communication et de l’information ont accéléré l’émergence d’une foison de concepts innovants. Comment s’y retrouver ? Les analystes de Gartner ont essayé de répondre à la question en proposant une courbe qui permet d’évaluer le degré de maturité d’une technologie par rapport à son arrivée sur le marché.Les réseaux privés virtuels (VPN), les réseaux locaux sans fil ou Wi-Fi et la synthèse vocale apparaissent déjà comme des valeurs sûres, c’est-à-dire des technologies dont l’avènement se fera, au pire, d’ici à deux ans.

Invitation à la prudence

Mais que dire des nombreux procédés qui vont éclore dans les cinq ans à venir ? C’est le cas de Bluetooth, des assistants numériques personnels couplés à la téléphonie mobile ou des étiquettes électroniques. Pourtant, Gartner nous prévient que ces technologies ne sont pas à ranger au même niveau.Dans la courbe de maturité des produits, Bluetooth est à mettre dans la catégorie des applications sur le point de trouver une réalité. De même pour la téléphonie sur IP, la PKI ou la reconnaissance vocale dans les centres d’appels, technologies pour lesquelles les risques et les bénéfices sont clairement identifiés et évalués. Si bien que les produits qui en découlent sont en phase d’intégration dans les entreprises.Bien que fortement médiatisés, les assistants numériques personnels (PDA) couplés à la téléphonie mobile ou les services Web se rangent dans les produits dont le développement n’est pas optimal. Ils entrent cependant dans une phase de ” stabilisation “, prélude à une entrée progressive sur le marché.Les étiquettes électroniques appartiennent à la branche des technologies émergentes, à proprement parler. C’est aussi le cas pour les piles à combustible, les nanotechnologies, les services d’identifiants en ligne ou encore les moteurs de recherche en langage naturel. Il est à noter que les nanotechnologies ne devraient pas percer avant une dizaine d’années.

Des technologies à aborder avec circonspection

Bien qu’elles soient à la mode et commencent à être connues du grand public, certaines technologies sont encore bien loin d’atteindre leur maturité. Car il subsiste des interrogations aussi bien quant à leur usage qu’à leur valeur sur le marché. Il s’agit de la reconnaissance vocale sur PC, de la géolocalisation ou de l’Internet mobile et du WAP.Pour le Gartner Group, le peer-to-peer et le paiement électronique occupent actuellement quelques niches, mais ils n’ont pas encore trouvé le terrain propice à leur expansion. Ainsi, le peer-to-peer doit encore évoluer pour intégrer le monde de l’entreprise, “peu enclin à cette culture d’échange”, et permettre le travail collaboratif en temps réel. Quant au paiement électronique, son utilisation par l’intermédiaire de la téléphonie mobile va-t-elle permettre sa démocratisation ?La biométrie ou le calcul partagé sont perçus comme les technologies les plus prometteuses du moment.Reste à savoir si cette vision se réalisera. Même si les départements de R&D travaillent sur des cycles de plus en plus courts, favorisant une émergence toujours plus rapide de nouveaux concepts, de nombreux impondérables demeurent, parmi lesquels l’adhésion du public n’est pas le moindre.

Les cinq stades du cycle de vie d’un produit émergentDéclenchement d’une technologie : une idée, une invention, une découverte ou un lancement de produit qui a un retentissement dans la presse ou génère l’intérêt de l’industrie.Pic de l’espoir : durant cette phase d’enthousiasme exagéré, les entreprises qui détiennent la technologie effectuent un battage publicitaire sur leurs succès. Dans un même temps, elles enregistrent des échecs en atteignant les limites de la technologie.Plancher de la désillusion : parce que la technologie ne répond pas aux ” espoirs exagérés “, elle devient ” démodée “, et la presse l’abandonne ou en fait un sujet racoleur.Pente de l’illumination : des expériences et des travaux sérieux commandés par diverses organisations permettent de mieux cerner les applications de la technologie, les risques et les bénéfices. Des méthodes et des outils deviennent disponibles pour améliorer le processus de développement et lintégration des applications.Plateau de productivité : la technologie montre de réelles améliorations et est acceptée. Les outils et les méthodologies de deuxième ou troisième génération sont plus stables.

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Geoffrey Bansard