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Sven Lung (ETF Group) : ” Mieux rentabiliser les infrastructures informatiques “

Pour le vice-président d’ETF, responsable du business development, le “Grid Computing” sera bientôt incontournable pour qui veut réduire ses coûts. D’autant qu’aujourd’hui à peine 5 % des ressources de chaque PC sont utilisées.

ETF Group est une société d’investissement permanent fondée en avril 1999 et spécialisée dans le capital-risque. Implanté en Europe, aux États-Unis et en Asie, ce fonds gère quelque 400 millions de dollars (454 millions d’euros), investis essentiellement dans les technologies.Vous suivez le marché du Grid Computing depuis plus d’un an. Quels sont les signes de son émergence ? Le marché est en cours de structuration, les acteurs prennent position. Les meilleurs indicateurs de sa validité sont financiers. IBM a annoncé un investissement de 4 milliards de dollars dans le Grid Computing en août 2001. Sun et Compaq ont suivi. En plein marasme des marchés financiers, des sociétés positionnées sur cette technologie ont réussi à lever des fonds dans des proportions notables. Avaki [un éditeur de logiciels, ndlr] a reçu 16 millions de dollars.Est-il trop tôt pour définir les modèles économiques de ce marché ? Nous avons identifié deux ROI [retours sur investissement, ndlr] clés qui les détermineront. Tout d’abord, la manière, grâce au Grid Computing, de mieux rentabiliser les infrastructures matérielles. De nombreux directeurs informatiques vont dépenser 10 % du chiffre d’affaires de leur société. Lorsque la décision du PDG est de réduire ce chiffre à 5 %, comment faire ? Le Grid Computing est une réponse. Il faut tenir compte du fait qu’aujourd’hui, pour un directeur informatique, le taux de croissance annuel des coûts de la maintenance et du matériel est de 30 %. Or les parcs sont sous-employés, puisque chaque machine n’est utilisée qu’à 5 %. Il faut donc utiliser davantage les PC et les serveurs au lieu d’augmenter les parcs. Le second ROI concerne la possibilité pour une entreprise de ne plus envoyer des données vers ses centres de calcul, mais de faire venir le code à soi pour en effectuer le calcul. C’est une révolution dans le monde industriel. Une entreprise comme EADS pourrait ainsi donner l’accès à ses applications en temps partagé à tous ses partenaires dans le monde entier, devenant en quelque sorte un ASP [fournisseur d’applications à distance] de son propre code. De telles entreprises ont de grosses applications qui ne sont pas accessibles même par des partenaires. Donner accès à ces outils, les ouvrir sur le réseau IP, implique de passer par le Grid Computing. Ce qui peut constituer un gain de temps considérable.Voyez-vous un acteur se détacher du lot ? IBM ne cesse de communiquer sur les clients qu’il gagne. Microsoft a fait sa première annonce marquante : le portage de Globus sous Windows ” .Net ” Server. Je pense que l’éditeur va gagner la bataille du Grid Computing. Il lui suffit d’avoir un bouton sur le bureau de Windows permettant d’entrer dans la grille ! Reste à savoir pour quelles applications, quels usages ? Peut-être le B to C, les jeux. D’ici à trois ans, les modèles devraient se préciser.

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CD