Passer au contenu

Sun veut accélérer ” l’effet réseau “

Les processeurs UltraSPARC-III de Sun ont été officiellement présentés mercredi dernier Ils ne représentent qu’une partie d’un programme plus vaste dénommé Net Effect

Sun n’y va pas de main morte. Lors du Net Effect Event de Sun, qui a eu lieu à New York la semaine dernière, le lancement de la nouvelle génération de processeurs généralistes maison, les UltraSPARC-III, a été accompagné d’une série d’annonces impressionnante : un serveur, une station de travail, une ferme de serveurs préconfigurée, un logiciel de traitement distribué, et diverses promesses pour les mois à venir. L’ensemble est fédéré sous le nom de Net Effect (littéralement effet réseau). Un programme que dépeint Ed Zander, directeur opérationnel de Sun : “Aujourd’hui, il y a plus de puissance, plus d’utilisateurs, plus de bande passante, plus de données, il faut une architecture matérielle et logicielle capable de gérer cette explosion du monde IP : c’est l’objet de Net Effect.” C’est dans la seconde génération des processeurs Risc 64 bits de Sun que l’on trouve le fondement et le meilleur exemple de cette profession de foi. Les UltraSPARC-III n’apportent en effet guère de surprise dans leur architecture, puisqu’il s’agit de celle des UltraSPARC-II (SPARC v. 9) optimisée, avec des montées en fréquence importantes (lire encadré). Ce choix conserve la compatibilité totale avec les applications existantes. Mais les fonctions de communication du microprocesseur, celles qui vont lui permettre de s’interfacer avec le réseau et avec d’autres processeurs, occupent désormais un tiers des 29 millions de transistors de la puce. Un effort technique a aussi été fourni sur la gestion de la mémoire, pour limiter la latence lors d’opérations de mise en cohérence de caches, ou d’appels entre plusieurs processeurs. Ce qui permet à John Shoemaker, vice-président systèmes, de promettre “des serveurs SMP dépassant les 100 processeurs dans les six à neuf mois, de nouvelles technologies de clusters et de partitionnement”. On n’en saura pas plus.

Blade 1000, les premières stations

En attendant, les offres pleuvent, “avec disponibilité immédiate et en volume”, assène Ed Zander. Il ne s’agit pour le moment que de systèmes modestes. “Les petits systèmes bougent plus facilement que les gros, c’est pourquoi nous proposons d’abord les UltraSPARC-III sur des systèmes peu complexes”, explique John Shoemaker. Ainsi appara”t Blade 1000, une station de travail monoprocesseur équipée d’un UltraSPARC-III cadencé à 750 ou 900 MHz avec cache de second niveau de 8 Mo. Pour le sous-système de stockage, Sun a abandonné la traditionnelle interface SCSI pour deux baies Fibre Channel extractibles à chaud. Cette caractéristique se retrouve dans le premier modèle de la nouvelle famille de serveurs de Sun (désormais dénommés Fire), le 280R. Ce serveur rackable 4U exploite deux Ultra- SPARC-III cadencés à 750 MHz que l’on peut doter d’une mémoire vive allant de 512 Mo à 8 Go. Dans les deux cas, les bus système sont cadencés à 150 MHz. Cependant, l’Ultra- SPARC-III ne fera pas dispara”tre son prédécesseur : “Nous allons continuer à investir dans UltraSPARC-II pour produire des versions plus performantes. La durée de vie de ce processeur dépendra de l’évolution de nos gammes de machines”, explique Ed Zander. Sun lance ainsi la Technical Computing Farm, une ferme de serveurs basée sur 16 UltraSPARC-II à 450 MHz et associée à une baie de stockage Fibre Channel, le tout, signe des temps, monté dans une armoire et préconfiguré. Ce serveur dédié est destiné aux gros consommateurs de puissance de calcul et vendu 2,9 millions de francs (305 602 euros) avec 16 Go de mémoire et 396 Go de disques FC.

Sun adopte le calcul distribué

À côté de cette ferme matérielle, Sun inclut dans Net Effect un outil de création de fermes virtuelles. Grid Engine, installé en réseau, permet des opérations de calcul distribué entre plusieurs machines. Un utilisateur qui a besoin de puissance passe par Grid Engine, installé sur une machine maître, qui trouve les machines sous-utilisées sur le réseau et leur envoie des blocs de données à traiter. Le maître renvoie ensuite les résultats définitifs à la station émettrice de la requête. “En constituant une ferme virtuelle, Net Effect permettra d’apporter les ressources présentes sur le réseau à une station lorsqu’elle en aura besoin”, explique Greg Papadopoulos, directeur technologique de Sun. Grid Engine, gratuit et distribué en code source ouvert, sera disponible d’ici à la fin 2000 sur toutes les plates-formes Unix majeures (Linux, AIX, HP-UX, Tru-64, Irix, etc. ).Ed Zander met les choses au point face à ses concurrents qui veulent vendre du service :
“Nous sommes toujours très centrés produits. HP veut aller vers les services ? Tant mieux, on ira frapper à leur porte pour leur signaler que nous avons une excellente gamme de serveurs à leur vendre.”
Derrière ce persiflage, Net Effect est une perspective crédible, car étayée par un bon portefeuille de technologies logicielles que Sun sait brader pour mieux vendre ses machines.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


RENAUD BONNET