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Sun Solaris 9 : plus de fonctions d’administration

A l’instar de Microsoft avec Windows, Sun intègre de nombreuses applications à Solaris 9, comme un pare-feu et un serveur d’annuaire. Il en profite pour faciliter l’administration du système et optimiser les performances des applications Java.

Sun apporte la dernière touche à son prochain système d’exploitation, qui sera officiellement annoncé au mois de mai. Lors d’une présentation privée, qui s’est déroulée cette semaine dans ses locaux de Menlo Park, dans la Silicon Valley, le constructeur a fourni de plus amples détails sur Solaris 9, ainsi que sur le futur de son système 64 bit/s, qui deviendra à moyen terme un élément de l’architecture virtuelle N1.Avec Solaris 9, Sun semble avoir pris le même chemin que Microsoft en y intégrant de nombreuses applications, jusqu’alors commercialisées séparément. On dénombre notamment le pare-feu SunScreen 3.2 (Solaris 8 n’incluait qu’une version bridée du logiciel, limitant le nombre de règles) et l’annuaire Sun ONE Directory Server 5.1 (limité à 200 000 entrées).” On étudie la possibilité d’intégrer d’autres éléments, comme le serveur d’applications [le serveur Web d’iPlanet était déjà livré gratuitement avec Solaris 8, NDLR]. Toutefois, s’il est encore possible de gagner de l’argent sur une application, il n’y a pas de raison de la donner gratuitement “, explique Anil Gadre, vice-président de Solaris.

Solaris 9 permet une administration plus granulaire

Le système d’exploitation intègre deux fonctions majeures, qui n’existaient pas dans les versions précédentes de Solaris : le gestionnaire de volume Solaris Volume Manager (une application anciennement connue sous le nom de Solstice Disk Suite) et le gestionnaire de ressources.Le premier permet de gérer des volumes de stockage d’un téraoctet ?” grâce à la concaténation des disques durs ?”, de créer des milliers de partitions sur un même disque (contre huit, auparavant), d’assurer la détection des pannes des disques et, surtout, d’assurer la redondance de ces derniers, en s’appuyant sur la technologie RAID (0, 1 et 5).Par ailleurs, le Solaris Resource Manager permet un découpage fin des ressources du serveur. Il est ainsi possible d’allouer une partie de ces ressources (temps CPU, mémoire, espace disque…) à un utilisateur, un groupe d’utilisateurs, voire même à une application donnée.” C’est notamment intéressant lorsque l’on consolide plusieurs serveurs et que l’on veut effectuer une allocation globale des ressources, sans aller configurer chacun des serveurs. C’est la première étape vers la virtualisation des ressources informatiques (serveurs, réseau…) “, ajoute Anil Gadre.

Solaris 9 est plus sécurisé

Sun a également renforcé la sécurité de son système, en intégrant une version sécurisée de sa ligne de commande (SecureShell) ?” qui était déjà présente dans Trusted Solaris (une version sécurisée du système) ?” le support de clés de cryptage de 128 bit/s, le serveur Kerberos V5 et un moyen d’empêcher les dépassements de la mémoire tampon (buffer overflow, en anglais). Avec Solaris 8, il était déjà possible d’éviter le buffer overflow en empêchant, au niveau du système d’exploitation, l’accès à la pile d’éxécution (execution stack) pour toutes les applications. En revanche, la version 9 apporte plus de flexibilité en laissant Solaris décider si l’application est sûre ou pas avant de l’éxécuter, et répond aux différents cas où celle-ci doit avoir accès à la pile.La compatibilité avec Linux a aussi été améliorée, puisque Sun intègre désormais les outils (compilateur, débugger…) et les librairies Linux (glib, libtif…) au sein de Solaris, alors qu’il fallait auparavant les installer séparemment à partir du CD accompagnant Solaris 8.” La compatibilité binaire existe déjà entre Linux et Solaris x86 (grâce à l’émulateur lxrun, NDLR). Tandis que pour la version SPARC, il faudra simplement recompiler l’application Linux pour que cela fonctionne sous Solaris 9 “, souligne Anil Gadre.Sans surprise, Java a fait partie des priorités de l’équipe Solaris qui a intégré une nouvelle version de la machine virtuelle HotSpot et amélioré la correspondance entre les processus (threads) Java et ceux du système d’exploitation.

Le futur de la version x86 est toujours incertain

Fait troublant, aucune décision n’a encore été prise pour la commercialisation de la version x86, de Solaris 9. “Elle est prête, mais il nous reste encore à trouver un modèle économique pour que cela soit rentable pour nous. En fait, on hésite encore entre Linux et Solaris pour les serveurs d’entrée de gamme de type x86”, avoue le responsable de Sun. Jusqu’à présent, le code source et la version binaire de Solaris étaient gratuits et téléchargeables sur le site du constructeur. “Solaris n’est pas open source. Le système est maintenu et contrôlé exclusivement par Sun”, précise Anil Gadre.Après la sortie de Solaris 9, le constructeur compte livrer un ensemble de correctifs (patch) par trimestre avec l’arrivée de l’environnement de bureau Gnome, prévue dans le second patch.” La version 10 n’arrivera pas avant deux ans, ce qui correspond à notre cycle de développement pour Solaris. En fait, le système d’exploiration deviendra un élément de l’architecture N1, qui comprendra aussi de nombreux produits dadministration, afin de faciliter la maintenance et la gestion de serveurs. N1 est au réseau (gestion dynamique des ressources, administration centralisée, capacité à la demande…), ce que Solaris est pour le monde du serveur “, conclut le vice-président de Solaris.

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Paul Philipon, à San Francisco