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Sun crée le PC anti-Windows

Ambitieuse annonce, Sun lance une offre de PC économiques avec Linux. Objectif ? Ancrer Java sur le poste de travail, au détriment de Windows.

Les postes de travail sont utilisés à 15 % de leur capacité en entreprise. Par ailleurs, nos clients souhaitent se soustraire à la politique de licence Microsoft Software Assurance et réduire leurs coûts”, déclarait mercredi dernier à San Francisco Jonathan Schwartz, vice-président de la jeune division logiciels de Sun, à l’occasion de la première édition de l’événement Sun Network.En réponse à ces doléances, la firme de Palo Alto opère une véritable révolution : après le serveur généraliste LX50, elle annonce, pour début 2003, Secure Linux Desktop, une gamme de PC professionnels exploitant des processeurs x86 (probablement à base Intel). Ils seront proposés en standard avec l’environnement Sun Linux.Le principal atout de ces PC demeure leur prix, seul moyen de s’imposer pour le fabricant : “La question n’est pas de lutter contre IBM, Dell ou autres, mais de convaincre les directeurs financiers des entreprises, dont le seul objectif est de se fournir à moindre coût”, analyse Jonathan Schwartz. “Ces machines coûteront moitié moins cher que les PC actuels [50 euros de coût de possession mensuel moyen aujourd’hui par utilisateur, Ndlr], tout en disposant des mêmes capacités qu’un PC standard”, renchérit Scott McNealy, président de Sun.Côté composants ?” et pour relever ce défi ?”, Sun compte faire appel aux mêmes fournisseurs que Dell. L’objectif est de proposer des configurations taillées pour exploiter un navigateur web, un outil de messagerie et une suite bureautique. Pour l’heure, Sun prévoit de fournir en standard Open Office (la version gratuite de la suite bureautique Star Office), le navigateur Mozilla, Ximian Evolution (le clone de Microsoft Outlook), ainsi que l’environnement graphique Gnome.S’il tire les leçons de l’échec de son terminal passif Sun Ray, le fabricant n’abandonne pas pour autant son objectif de créer un poste de travail léger et administrable à distance. En témoigne l’intégration en standard du logiciel client Sun Ray et d’un lecteur de cartes à puce Java destiné à authentifier les utilisateurs. Ces composants gèrent l’exploitation d’applications distantes et le transport d’une session de travail, d’une machine à une autre.

À partir de 100 postes

Dans un premier temps, Sun ne vendra son PC que dans le cadre de projets d’intégration destinés aux moyens et grands comptes. “Nous visons les chaînes de magasins, les agences bancaires et les centres d’appels qui désirent s’équiper d’au moins 100 postes utilisateurs”, détaille Scott McNealy. Autant de cibles grandes consommatrices de PC dédiés aux traitements professionnels. Dans ce cadre, Sun augmente l’effet de surprise en levant également le voile sur les applications verticales disponibles, qui se fondent sur la technologie Sun Ray.Dans ses centres de prototypage, les solutions de back office Patient One, consacrées au suivi médical, Java Kiosk, pour la vente au détail ou Egas Statio, pour les stations-service, figurent déjà au catalogue. Autant de plans qui devraient, selon le fabricant, inciter les entreprises, qui hésitaient encore, à faire l’impasse sur Microsoft Windows et à migrer vers Solaris 9 (côté serveur) et la gamme d’applicatifs Sun One. Au passage, Sun n’oubliera pas de recommander ses serveurs généralistes LX50, ses serveurs lames SunBlade ou ses modèles SunFire qui exploitent l’UltraSPARC III.

L’authentification progresse

Sun a profité de son entrée fracassante sur le marché du poste client pour présenter plus discrètement, en marge de sa grand-messe, ses derniers développements en matière d’authentification. Lancé comme un projet défensif contre la solution d’authentification Microsoft Passport, en septembre 2001, le projet de plate-forme du consortium Liberty Alliance connaît aujourd’hui ses dernières mises au point.Baptisée Sun Interoperability Prototype, cette brique logicielle fournit un ensemble de composants destinés à authentifier un utilisateur, depuis le système d’information de l’entreprise vers le serveur distant Network Identity Server 6.0. Cet équivalent de Microsoft Trustbridge prend en charge la gestion des règles d’identité en réseau fédéré, interne ou externe à l’entreprise. Celles-ci permettent à un utilisateur de gérer l’expédition volontaire d’informations personnelles vers un site marchand.

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Francisco Villacampa