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Suicides de salariés : les syndicats interpellent le PDG de France Télécom

Six organisations syndicales écrivent au PDG de France Télécom pour lui demander de respecter ses obligations : protéger la santé physique et mentale de ses salariés.

Désorganisation totale de l’entreprise », « management par la terreur », « surcharge de travail », « urgence permanente », « Je me suicide à cause de mon travail à France Télécom. C’est la seule cause »…  Ces mots laissés par cet homme de 51 ans, qui a mis fin à ses jours le 14 juillet dernier à Marseille, ont fait le tour des médias.

Depuis, rien n’a changé au sein du premier opérateur de télécommunications français. La série noire continue, à tel point, comme le soulignent les syndicats du groupe, que trois nouveaux suicides ont eu lieu depuis la mi-juillet. Dans un courrier adressé mardi 4 août au PDG de France Télécom, Didier Lombard, la CFDT, la CFTC, la CGC, la CGT, FO, et SUD, s’interrogent : « La santé de l’entreprise est bonne. Celle des actionnaires l’est assurément ! Quid de celle des salariés ? ».

Les maux sont connus, affirment les représentants du personnel, « menace, management par l’intimidation, intensification du travail, mobilité contrainte ». « Les médecins du travail ont plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme, certains ont même démissionné parce que la direction de France Télécom ne tenait pas suffisamment compte des rapports qu’ils lui adressaient », relevait déjà le quotidien France Soir dans une longue enquête parue le 18 mai 2009.

22 000 « départs volontaires » en trois ans

A cette date, et sur les quinze derniers mois, on recensait déjà 17 tentatives, huit suicides ont malheureusement réussi. Un phénomène qui frappe des salariés situés aux quatre coins de la France dans une entreprise qui, entre 2005 et 2008, a connu un plan de restructuration ayant entraîné le « départ volontaire » de 22 000 salariés.

Par ailleurs, les syndicats mettent en cause la politique de communication de la direction de FT qui, à la suite du suicide du collaborateur marseillais, s’est souvent retranchée derrière les structures de suivi mises en place, notamment l’Observatoire du stress de France Télécom, créé en 2007.

« Alors que vous refusez systématiquement d’entendre les propositions des organisations syndicales tant au CNSHSC (1) qu’à la commission stress, expliquent les signataires du courrier à Didier Lombard, il est inadmissible que vous vous serviez de ces instances comme alibi pour occulter la responsabilité pleine et entière de l’employeur vis-à-vis de la santé de son personnel. » 

(1) Comité national sur la santé, l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail

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Philippe Crouzillacq