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Suez-Lyonnaise compte sur Noos pour s’installer dans le multimédia

Afin de prendre sa place dans les télécoms, Suez-Lyonnaise multiplie les initiatives. En attendant l’UMTS, et bien que le téléphone sur le câble soit renvoyé aux calendes grecques, le groupe s’efforce de relancer Lyonnaise Câble.

Un quatrième acteur de poids est-il en train d’émerger dans les télécommunications, aux côtés de France Télécom, Cegetel et Bouygues Telecom ? Particulièrement actif au cours de ces dernières semaines, Suez-Lyonnaise des Eaux s’efforce de se positionner en ce sens. Partenariat avec l’américain FirstMark dans la boucle locale radio, candidature à l’UMTS, repositionnement de sa filiale Lyonnaise Câble, le groupe se donne du mal, afin de s’assurer une crédibilité dans les services de télécommunications.

Cybercâble est mort, vive Noosnet !

Outre les deux premiers points, c’est surtout la relance de Lyonnaise Câble (1,21 milliard de francs de chiffre d’affaires en 1999) qui a retenu l’attention ces dernières semaines. Différé à de nombreuses reprises, ce repositionnement de Lyonnaise Câble est censé traduire le nouvel ancrage du groupe dans les services numériques, le multimédia et Internet, malgré la persistance de certaines difficultés techniques. Rebaptisé Noos, l’ex-Lyonnaise Câble compte sur cette nouvelle identité pour acquérir une crédibilité qui, jusqu’à présent, lui faisait cruellement défaut. Au-delà de la distribution de bouquets de programmes télévisés, Noos veut également se développer rapidement dans l’accès à Internet à hauts débits. Dénommé Noosnet (ex-Cybercâble), son service d’accès à Internet vise cent mille abonnés d’ici à la fin de l’année (35 000 abonnés au début de mai).
Dans ce contexte, la concurrence avec Netissimo, le service ADSL d’accès à Internet de France Télécom, promet une empoignade d’autant plus vive que les tarifs des deux services sont assez proches. Sur le plan commercial, Noos compte, notamment, sur la vente indirecte, qui devrait représenter 40 % des nouveaux abonnés d’ici à la fin de l’année, pour accroître son taux de pénétration en matière de télédistribution (actuellement de l’ordre de 30 %).
L’arrivée du téléphone sur le câble est, quant à elle, renvoyée à 2002, autant dire aux calendes grecques. Initialement prévue pour la fin de l’année dernière, l’ouverture de ce service a été officiellement retardée afin de tenir compte de la montée en puissance du protocole IP.

Il ne manque que l’UMTS et la boucle locale radio !

De même, Noos attend la venue de son fameux partenaire spécialisé dans les télécommunications – et dont l’identité pourrait être dévoilée à la fin de juin – pour prendre une décision définitive en matière de téléphonie vocale (bien que privilégiant plutôt le protocole IP, l’opérateur n’a pas définitivement renoncé à la commutation de circuits).
Nul doute que la capacité de Suez-Lyonnaise à imposer sa nouvelle marque dans le câble et à développer Noosnet sera un facteur non négligeable quant à la crédibilité du groupe dans la perspective d’une candidature à une licence UMTS. Par ailleurs, sa présence aux côtés de l’américain FirstMark pour l’obtention d’une licence nationale de boucle radio pourrait conforter sa légitimité dans le secteur. A condition que sa démarche soit effectivement couronnée de succès.
Les seules certitudes restent les beaux bilans affichés par le groupe dans l’audiovisuel avec M6 et le bouquet TPS, deux activités dont Suez-Lyonnaise est aujourd’hui le principal actionnaire.

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Henri Bessières