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Structurer l’entrepreneuriat en France : une nouvelle donne

Pour accompagner efficacement les jeunes entreprises il faut agir sur trois leviers : l’apport de capitaux, le développement du CA, l’optimisation des dépenses.

La période euphorique liée à la vague internet a suscité bien des vocations d’entrepreneur, à tort ou à raison, certains ayant pensé qu’il était facile d’entreprendre. Passée cette lame de fond et l’effet de mode, de nouvelles perspectives se profilent, en France, en matière d’entrepreneuriat.Tel un révélateur, l’avènement de la bulle internet a permis à bon nombre d’individus de se rendre compte qu’ils étaient fondamentalement entrepreneurs. Un constat qui leur a aussi fait prendre conscience que l’entrepreneuriat constituait une vraie alternative au modèle du salariat.Pourtant, si on ne peut que saluer cette évolution des mentalités, il convient de préciser ce qu’englobe le terme entrepreneuriat. En l’ayant trop souvent assimilé à la création d’entreprise, on a ainsi laissé de côté le volet reprise/transmission d’entreprise. Il existe pourtant un réel marché de celles-ci, véritable vivier d’opportunités pour les entrepreneurs.Le terrain est d’autant plus propice à la reprise/transmission qu’on assiste dans les PME à une évolution progressive des mentalités : sensibilisés à la réalisation de leurs actifs et à une cession à un tiers, les dirigeants de PME s’y préparent de plus en plus, oubliant progressivement l’idée réflexe qui consiste à transmettre de père en fils.Aujourd’hui, les acteurs privés, publics et académiques (grandes écoles, universités) sont actifs pour doper la création d’entreprise. Mais pour que les actions menées soient efficaces, il faudra veiller à ce que ces créations ne soient pas annulées par la fermeture d’entreprises. Trop d’entreprises meurent chaque année faute de repreneur, ce qui conduit à la disparition de plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Face à un marché de la reprise/transmission qui progresse et qui se structure peu à peu du côté de l’offre d’entreprises, une action conjuguée des acteurs privés, publics et académiques visant à encourager les entrepreneurs repreneurs est indispensable pour que, au bout du compte, le solde de création de richesse et d’emplois soit positif.Désormais favorisé par trois atouts majeurs ?” retour à des fondamentaux plus sains, développement de la création d’entreprise et encouragement du marché de la reprise/transmission ?”, tout laisse à penser que l’entrepreneuriat va se développer de manière pérenne en France dans les années qui viennent. À condition que les acteurs qui contribuent à ce développement gardent à l’esprit que pour accompagner efficacement les jeunes entreprises qu’ils ont sélectionnées, ils doivent être capables d’intervenir sur trois leviers simultanément : l’apport de capitaux propres, le développement du chiffre d’affaires et l’optimisation des dépenses. Trop d’acteurs se sont contentés d’apporter des capitaux propres, ce qui permet d’aller vite à court terme mais ne donne aucune garantie sur le long terme contrairement au développement du chiffre d’affaires et à l’optimisation des dépenses. Or il n’y a qu’une chose qui compte pour une jeune entreprise : durer.

L’heure des investissements biotechs

Si l’on considère les 5 % d’entreprises hautement technologiques ou biotechnologiques qui ne peuvent se développer que par l’apport massif de capitaux propres, il faut savoir ?”et les professionnels du capital-risque l’ont compris?” qu’en matière d’investissement, l’avenir des NTIC appartient déjà au passé ! Les investissements sur le marché des NTIC ont été réalisés en majorité entre 1970 et 2000, et les trente années qui viennent verront l’arrivée en masse des produits sur le marché. Les regards des principaux investisseurs se tournent à présent vers les biotechnologies dont la révolution est en marche. Entre 2000 et 2030, toutes les découvertes et tous les investissements se feront dans ce secteur. Très cash-burning, les biotechs resteront cependant le pré carré des principaux investisseurs internationaux.Les 95 % de jeunes entreprises qui n’appartiennent pas à cette catégorie ont un bel avenir, à condition de n’avoir qu’une obsession : le client. Elles doivent avoir comme objectif de durer et de progresser. Et, puisqu’une entreprise est avant tout une aventure humaine, la constitution des équipes reste primordiale. Les meilleures sociétés, aujourd’hui, sont celles qui comptent un “attaquant”?” un commercial exclusivement orienté clients chargé de générer du chiffre d’affaires ?” et un défenseur qui “blinde” les contrats et tient le carnet de chèques. À bon entendeur.* PDG de CoachInvest (www.coachinvest.com)

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Thomas Legrain*