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Stéphane Mathieu, (Finance Net) : ” La bataille aura lieu entre très grands acteurs “

Avec 60 millions de pages vues revendiquées en janvier, le site d’informations boursières Boursorama est premier sur son secteur, loin devant le site les Echos.

Selon Stéphane Mathieu DG et cofondateur de la start-up nancéenne Finance Net, société éditrice de Boursorama et de Finance-net.com, le marché français de l’information financière en ligne sera désormais très difficile d’accès à nouveaux entrants ayant peu de moyens financiers.01net.économie
: La croissance de l’audience est de 40 à 50 % par mois sur Boursorama.com. Quelle est votre botte secrète pour vous démarquer des dizaines de sites du même type qui existent déjà sur le net français?

Stéphane Mathieu : Pardon, s’il existe aujourd’hui en France pléthore de sites sur la Bourse, les sites d’informations boursières indépendants comme le nôtre sont rares. Nos concurrents sont Les Echos et le portail La Vie Française que vient de lancer Havas… Boursorama.com est avant tout un site contenant nos cotations et notre propre information sur les marchés mondiaux. Le tout est totalement gratuit : nous ne sommes pas des traders en ligne.
Notre ambition est de généraliser l’accès au boursicotage. À terme, nous aimerions que les particuliers participent aux introductions en Bourse aux mêmes conditions de souscription que les professionnels. C’est-à-dire que l’on puisse acheter aux mêmes conditions 5 actions ou 5 000.Comment comptez-vous supporter l’intensification de la concurrence?Nous sommes parmi les premiers arrivés sur le marché, avec le site des Echos. Patrice Legrand et moi avons créé notre société en septembre 1996, juste après nos études. Nous avons passé deux années sans revenus, comme beaucoup de chefs d’entreprise dans notre cas. Mais nous étions deux passionnés de finance et d’Internet. Patrice a d’ailleurs gagné un concours du meilleur boursier de France. Au début, notre premier site Finance-net.com ressemblait plus à un annuaire avec des liens vers des sites d’informations et des sites boursiers mondiaux. Puis nous avons progressivement développé notre propre contenu.
Actuellement, nous fournissons aussi des modules personnalisés de cotations boursières à des sites tels que TF1 Bourse, CPR-E*trade ou le site allemand Consors. Aujourd’hui, nous sommes les premiers pour l’audience. Nous possédons 120 000 membres inscrits. Pour 1999, nous aurons réalisé 14 millions de francs de chiffre d’affaires, principalement avec de la publicité – parrainage de rubriques et bandeaux – et un peu de marketing direct. Il est certain que l’avantage pris par les leaders sera de plus en plus difficile à rattraper. La bataille ne se fera qu’entre des très gros.Pourquoi tant insister sur l’indépendance, alors que plus aucun fondateur de start-up ne refuse l’ouverture de son capital?Nous ne évidemment pas évidemment l’arrivée de nouveaux investisseurs. Nous avons par exemple accepté la participation, à hauteur de 10 % dans notre capital, de l’allemand NetIPO. Mais NetIPO est un professionnel des entrées en bourse, et non une banque ou un trader. En effet, notre modèle économique est basé sur la publicité. Comment accueillir les bandeaux ou les parrainages de rubrique de courtiers et de banquiers sur Boursorama.com avec une banque dans notre capital ! Notre indépendance nous rend également plus crédibles vis à vis de nos clients-membres. Enfin, la faiblesse de la prise de participation nous laisse les mains libres quand nous voudrons racheter une société ou ouvrir à nouveau notre capital.Vous faites partie de ces rares sites français qui, physiquement, ont choisi de rester en Province, pourquoi?J’ai effectué mes études à l’Institut commercial de Nancy (ICN). Patrice Legrand, mon ” cofondateur “, n’a que 25 ans. Il possède une maîtrise de sciences de gestion de l’université de Nancy et un DESS en finances Internationales. Nous sommes de la région et avons eu la chance de pouvoir y rester pour nos études et notre métier. Notre personnel est également du coin. Vous savez, sur 100 000 habitants, Nancy compte 50 000 étudiants et 8 écoles d’ingénieurs. Nous avons donc recruté des stagiaires sans aucun problème.
C’est un choix : personne chez nous ne pourrait travailler autant à Paris, s’il ne pouvait se ressourcer en 10 minutes en forêt! Ce qui compte, cest ce que nous proposons concrètement sur le site. Alors, que nous produisions à Nancy, Paris ou Hong-Kong…

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La rédaction