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Stéphane Mathieu (Boursorama) : ” La crise nous a renforcés “

Malgré la crise, Boursorama, le site d’information sur la Bourse destiné au grand public, se porte bien. Stéphane Mathieu, directeur général et créateur du site, profite même de la conjoncture pour conforter sa position de leader.


01net. : Vous avez récemment lancé un service payant dédié aux professionnels. Sur combien d’abonnés comptez-vous d’ici à la fin de l’année ?
Stéphane Mathieu : Il est bien difficile d’évaluer à présent le succès futur de Premium. Bien sûr, nous avons un business model, mais tout ce que je peux vous dire, c’est que ce service développé en interne devrait s’autofinancer rapidement.Quelle est votre stratégie de développement actuelle ? Elle est toujours la même. Nous avons plusieurs projets dans les cartons, mais leur mise en ?”uvre dépend de deux facteurs : le contexte technologique et la conjoncture boursière. Cette dernière appelle en permanence de nouveaux services. La technologie, notamment le haut débit, pourra, d’autre part, nous donner les moyens de diffuser de la vidéo en flux continu. Je crois beaucoup aux services payants sur des microniches.Le développement de services payants très ciblés correspond-il à votre vocation de site grand public ? Bien sûr. Rien ne nous empêche de toucher le plus de monde possible. Notre stratégie multicanal porte d’ailleurs ses fruits. Nous sommes présents sur Internet, mais aussi sur Minitel et par téléphone. C’est une de nos forces. Je crois beaucoup en la diversification des services, donc des rentrées d’argent.Quel est le profil des utilisateurs de Boursorama ?Les hommes représentent toujours 80 % de notre audience. La population féminine commence à devenir significative. L’essentiel des visiteurs a un âge compris entre 25 et 60 ans. Autant dire que nous avons atteint notre objectif initial : démocratiser la Bourse en touchant un public aussi large que possible.Quelle est votre audience ?Nous comptons plus de 1,1 million de visiteurs uniques par mois, avec près de 150 millions de pages vues. A chaque visite correspondent 7 à 10 pages vues.Votre chiffre d’affaires 2001 sera-t-il inférieur à celui de l’an dernier ?Oui, on anticipe une baisse des recettes, ce qui n’empêchera pas Boursorama d’être bénéficiaire.Quel chiffre d’affaires pensez-vous réaliser ?Je ne peux pas vous dévoiler cette information. Yahoo ! anticipe une baisse de 40 %. Je crois que nous serons touchés à hauteur de 10 % à 15 % par rapport à notre chiffre d’affaires de 2000, qui s’élevait à 59 millions de francs.La crise actuelle vous a-t-elle poussé à licencier ?Surtout pas ! Nos 27 salariés sont bien en place, et d’ailleurs, nous recrutons.Vous ne prenez donc aucune mesure de restriction budgétaire ?Vous savez, quand la situation économique est difficile, c’est le moment d’affirmer sa position, surtout dans un secteur où on parle d’argent. Actuellement, on marque des points. En ce sens, la crise a renforcé Boursorama.Vous avez donc confiance en l’avenir ?Le bon sens et la raison ont plus d’importance que les effets de mode. L’économie continue, la purge a eu lieu, le niveau de valorisation est bon pour les sociétés. Il faut se mettre dans un état psychologique optimiste. La réouverture de Wall Street est la meilleure preuve de la vitalité de l’économie. Je suis dailleurs convaincu que le point de retournement vers un climat économique plus serein est assez proche.

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Propos recueillis par Mélusine Harlé