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Stéphane Bole (Nintendo) : ” Nous sommes le dernier vrai spécialiste des jeux vidéo “

Nintendo a choisi le Milia pour officialiser le lancement de la GameCube en Europe, après le Japon en septembre dernier, et les Etats-Unis en novembre. Stéphane Bole, directeur général de Nintendo France, revient sur la stratégie du constructeur de consoles et éditeur de jeux vidéo, après l’échec de la Nintendo 64.

Quand et comment se déroulera le lancement en France de votre nouvelle console, la GameCube ?La GameCube sortira le 3 mai, au tarif de 249 euros. Sur le marché français, qui représente de 15 à 20 % du marché européen, nous investirons 20 millions d’euros dans la promotion en un an, et 100 millions pour l’ensemble de l’Europe. Contrairement à ce qui s’est passé au Japon et aux Etats-Unis, la GameCube sortira avec un catalogue de jeux déjà important. Vingt jeux seront proposés, dont cinq exclusifs édités par Nintendo et des éditeurs tiers. Nous nous attendons donc à de bons débuts.Où en sont les ventes de GameCube dans ces deux pays ?Au total, nous avons déjà vendu 2,7 millions de consoles, dont 1,4 million au Japon, et 1,3 million aux Etats-Unis. Les débuts ont été timorés au Japon, car seuls trois jeux étaient édités au moment de la mise en vente de la console. Mais, depuis que le catalogue s’est étoffé, les ventes ont augmenté. En Europe, nous attendons entre 50 et 75 jeux dans l’année pour étoffer le catalogue.Sur les vingt premiers jeux annoncés, cinq seront uniquement disponibles sur la GameCube. Cette politique d’exclusivité avec les éditeurs est-elle une part importante de votre stratégie ?Les éditeurs ont tous des approches multiplates-formes de leur métier. Il est donc naturel qu’ils cherchent à vendre leurs jeux sur plusieurs consoles. En l’occurrence, c’est avant tout un choix éditorial qui a motivé leur décision. Les jeux sur GameCube sont faciles à développer, donc moins coûteux. Et, à ma connaissance, Nintendo n’a pas exigé de contrepartie pour obtenir ces exclusivités. De toute façon, nous n’avons pas intérêt à ce qu’il y ait de la surenchère sur l’appropriation de jeux. Capcom, par exemple, a décidé de réserver à la GameCube les cinq prochains épisodes de Resident Evil.Allez-vous chercher à toucher un public plus large, ou continuez-vous à viser les moins de quinze ans ?Notre credo a toujours été de proposer des jeux pour toutes les tranches d’âge. Mais le succès des jeux édités pour la N64 en a fait une console dont l’utilisateur a, en moyenne, entre 11 et 12 ans. Depuis le lancement de la GameCube au Japon, la moyenne d’âge des utilisateurs est de 19 ans. En règle générale, cette moyenne est sensiblement équivalente sur tous les continents. La panoplie de jeux annoncée (Resident Evil, FIFA 2002, Star Wars Rogue Squadron…, NDLR) touchera un large public.Quels sont vos objectifs de vente ?Nous nous sommes fixé le but d’atteindre 4 millions de consoles vendues en mars prochain. Je ne peux pas vous donner de chiffres exacts. Mais nous ne comptons pas seulement là-dessus pour être rentables. Il faudrait en vendre entre 10 et 15 millions pour ça. En fait, nous espérons beaucoup de la vente des jeux. Mais le lancement d’une nouvelle console est toujours un risque.Vous positionnez la GameCube comme une plate-forme 100 % jeux, contrairement à ses concurrentes, la xBox, de Microsoft, et la Playstation 2, de Sony. Pourquoi ne pas suivre la même tendance que vos concurrents ?La stratégie de Microsoft et de Sony est de pénétrer les foyers en proposant des services plus larges, comme d’envoyer des mails, ou de lire des DVD… Nous sommes le dernier vrai spécialiste des jeux vidéo dans le secteur. Et nous tenons à le rester. Le grand avantage est, bien entendu, le prix pour le client final. La GameCube est ainsi deux fois moins chère que la xBox. Cependant, nous croyons au jeu sur Internet. Nous avons déjà prévu un port modem pour faire évoluer la console. Seulement, le marché n’est pas encore prêt.

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Propos recueillis par Frantz Grenier, à Cannes