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Stentor prépare les nouveaux services IP et multimédias

Le satellite expérimental du Cnes s’envole, ce mois-ci, de Kourou pour devenir la plate-forme d’essai des services IP et multimédias par satellite. Objectifs : valider des technologies et expérimenter des solutions en interfaçant les réseaux large bande spatiaux et terrestres.

Fruit d’un partenariat entre le Centre national d’études spatiales, la Délégation générale pour l’armement et France Télécom, Stentor (Satellite de télécommunications pour expérimenter de nouvelles technologies en orbite) va être le point de ralliement de toute la communauté des télécommunications en Europe pendant les dix années à venir. Construit par Alcatel Space et Astrium-EADS, Stentor intègre près de 85 % d’équipements nouveaux tant sur la plate-forme (propulseurs plasmiques, et antenne active reconfigurable et à multiples faisceaux) que dans la charge utile civile, spécialement conçue pour tester les services large bande et la mission militaire (bande EHF, de 20 à 44 GHz).“Nous allons travailler avec les industriels, les opérateurs de télécoms et aussi les collectivités locales, qui sont de plus en plus interventionnistes dans l’implantation des réseaux”, commente Bernard Curbelié, un des principaux intervenants sur ce projet au Cnes. “Le fait de travailler sur un système complet – segment spatial et segment terrestre – non commercial nous donne une flexibilité optimale et une entière liberté dans la programmation de nos essais”, poursuit-il. Les expérimentations se feront non seulement à l’initiative des promoteurs du projet, mais aussi à celle des entités qui en font la demande*.

Nombreux services testés

Le cahier des charges des expérimentations de services couvre une grande variété de sujets tels que les protocoles de transmission, les types de modulations, l’administration de réseaux, ou encore, les perturbations entre les liaisons transitant dans le même répéteur large bande. Plus concrètement, la Sécurité civile va essayer un système de transmission d’images pour situation de sinistre, qui permettra une remontée d’informations vers les centres de décision éloignés et un accès en ligne à des bases de données documentaires. Dans un autre registre, le projet Codis (Content delivery improvement by satellite), qui regroupe notamment TDF, son homologue allemand IRT et Rohde & Schwartz, va valider une architecture CDN de diffusion de contenus Internet-MPeg associant satellite, émetteurs numériques terrestres, serveurs de cache disséminés et voies retour sans fil.De son côté, Thales Broadcast & Multimedia, qui fournit les plates-formes d’encodage, va travailler sur l’optimisation de la bande passante. Il est également prévu d’interconnecter des réseaux d’entreprise, d’interopérer des liaisons par câble optique et par satellite, ou encore, de multiplexer des signaux à bord du relais spatial.Thales Avionics et Airbus expérimenteront aussi la transmission de services IP depuis des avions. “Nous disposons de stations d’émission-réception développées par la société Dateno et de moyens mobiles, intégrés par AMP-C3C, qui nous autorisent à déployer le segment terrestre en fonction des besoins”, explique Philippe Raizonville, en charge des nouvelles applications testées sur Stentor. La liste des essais est loin d’être close, et le label RNRT (Réseau national de la recherche en télécommunications), attribué à Stentor, devrait susciter d’autres propositions, en particulier dans les milieux universitaires. * Le Cnes a ouvert un site Internet – http://nss.cnes.fr – dédié aux expérimentations sur Stentor.

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Philippe Pélaprat