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Steam également dans le collimateur de la Corée du Sud

Six mois après avoir averti Google, la Corée du Sud, qui impose une classification à chaque jeu distribué sur son territoire, menace de bloquer le service de vente de Valve.

La Corée du Sud et la Corée du Nord partagent peu de points commun, à part en football. Avec 8 et 12 buts encaissés, les deux pays voisins ont certes fini avant-dernière et plus mauvaise défenses du dernier Mondial. En revanche, politiquement, tout les sépare, et on imagine mal l’Etat sud-coréen aussi intrusif que son voisin du Nord, a fortiori dans le domaine de… la distribution de jeux vidéo.

Et pourtant. Dans cette contrée où StarCraft est un sport national, chaque jeu vidéo doit être visé par le GRB, un organisme étatique chargé de classer les titres en fonction du public auquel ils sont recommandables ou non, à la manière du Pegi en Europe. Mais l’examen est payant, et de nombreux jeux, directement distribués sur des plates-formes dématérialisées, échappent pour l’instant au système sud-coréen.

C’est le cas de presque tous les jeux dématérialisés, et après la plate-forme Android Market de Google, c’est au tour de Steam, la boutique en ligne de l’éditeur américain Valve, de rentrer dans la « ligne de visée de l’Etat coréen », rapporte le site spécialisé teamliquid.net.

Steam n'est plus le bienvenu en Corée du Sud, sauf si Valve se plie aux évaluations et taxes locales.
Steam n’est plus le bienvenu en Corée du Sud, sauf si Valve se plie aux évaluations et taxes locales. – Steam n’est plus le bienvenu en Corée du Sud, sauf si Valve se plie aux évaluations et taxes locales.

« Dans sa dernière décision, y lit-on, le Département de notation de jeux vidéo de Corée (GRB) exprime leur possible intention de bloquer tous les services de Steam en Corée car le système est traduit et localisé en coréen, or ni le service ni les jeux n’ont encore été évalués ou approuvés par le gouvernement. »

A la grande différence du Pegi en Europe ou de l’ESRB aux Etats-Unis, le GRB est un organisme étatique dans lequel ne siège aucun représentant de l’industrie du jeu vidéo. Son fonctionnement est excessivement bureaucratique, accuse justement un développeur coréen de jeux de rôle amateurs, dont les créations ont dû être retirées d’un site de passionnés faute d’avoir payé la taxe nécessaire à leur évaluation.

Il explique que le GRB exige l’équivalent de 17,5 $ (13 € environ) pour un jeu de moins de 10 Mo, à plus de 142 $ (110 € environ) pour un titre de plus de 300 Mo. Le tarif appliqué peut presque quintupler s’il s’agit d’un jeu de rôle (coefficient x3) jouable en ligne (coefficient x1,5). Des tarifs prohibitifs pour les développeurs indépendants, mais qui restent toutefois accessibles à Valve. L’éditeur américain n’a pas encore communiqué sur le sujet. En mars dernier, Google avait fait part à Zdnet Asia de son intention de régulariser sa situation en se conformant aux lois sud-coréennes.

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William Audureau