Passer au contenu

Start-up : mettez vos investisseurs en confiance

Ça ne coûte pas cher et ça peut rapporter gros, vos investisseurs peuvent souvent vous éviter le pire. A condition de les impliquer dans vos décisions.

C’est l’histoire d’une start-up qui n’avait, il y a encore peu de temps, rien à voir avec une start-down. Après une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions de francs, elle s’acheminait tranquillement vers un autre tour de table quasiment conclu pour le mois de janvier.
Aujourd’hui, les fondateurs et leurs employés attendent la liquidation judiciaire et la mise en vente de leur société pour le franc symbolique. Et les hagiographes de la Net-économie n’y prêteront jamais attention.Qu’est-ce qui a bien pu conduire des investisseurs qui avaient risqué gros à ne pas poursuivre un financement pourtant déjà prévu ? Le rachat en décembre par ladite start-up d’une autre société pour plus de 10 millions de francs. Sans en avoir averti ses investisseurs qui ont appris la nouvelle en rentrant du ski, début janvier. Cette maladresse, les fondateurs l’ont payée cher en perdant définitivement la confiance de leurs investisseurs.
Comment croire des gens qui nous promettent de respecter leur business plan alors qu’ils dilapident nos fonds sans nous en avertir ? Dans ce type d’affaires, nous procédons à une suppression pure et simple de la ligne d’investissement dans notre portefeuille. Et nous accusons la perte “, soutient le représentant de l’un des investisseurs.Alors oui, la sanction est lourde de conséquences mais aussi d’enseignements. Les capital-risqueurs voient toujours d’un très mauvais oeil ce type de pertes sèches, ça fait tâche dans leur portefeuille. Ils essayent donc, quoi qu’on en dise, de sauver les meubles : fusion, reprise industrielle. Pour eux, tous les moyens sont bons pour récupérer leur mise. Et souvent ça paye : les fondateurs perçoivent une partie des fonds de départ, les employés continuent leur activité. Mais pour qu’une start-down ne se transforme pas en catastrophe industrielle, ces investisseurs demandent à savoir. Quand ça va mal pour anticiper, quand ça va bien pour gérer. Bichonnez-les, vous verrez quils ne sont pas si méchants.Prochaine chronique le vendredi 2 mars

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Alain Steinmann