Passer au contenu

Stars et majors du disque se retrouvent face aux parlementaires américains

Représentants des maisons de disques et des auteurs défendent leur point de vue devant la sous-commission du Congrès chargée d’internet. L’idée d’un ” forfait tout compris ” est combattue par les artistes.

.La musique en ligne passe actuellement une audition au Congrès américain, devant la sous-commission judiciaire en charge d’internet et du respect de la propriété intellectuelle. Son but : une éventuelle modification de la loi sur les droits d’auteurs. Maisons de disques, auteurs compositeurs et sites web ont tous des intérêts divergents à défendre, et l’envie de se tailler la part du lion sur un marché annuel mondial d’un peu moins de 40 milliards de dollars (46,5 milliards d’euros). Les perspectives de développement ouvertes par le net font rêver. Chez Universal, on évoque même d’ici à cinq ans un marché potentiel de 90 milliards de dollars. Mais encore faut-il faire partie des gagnants.Rob Glaser, patron de Musicnet, un joint-venture créé par Real Networks, AOL-Time Warner, Bertelsmann et EMI, est venu récemment faire une démonstration devant les élus politiques des futurs services qu’offrira à la fin de l’été l’outil Musicnet. Les internautes, abonnés mensuels à 5 ou 15 dollars ?” on ne sait pas encore ?”, pourront écouter et réécouter des tas de titres pendant une période limitée à un mois.

Des royalties pour chaque diffusion

Aux dires de Rob Glaser, ce système ne fonctionnera que si les maisons de disques peuvent négocier à l’avance un accord de licence avec les représentants des auteurs compositeurs, détenteurs des copyrights.Robin Richards, patron de MP3.com, récemment racheté par le groupe Vivendi Universal, est sur la même longueur d’onde. Devant les sénateurs, il a dit ne pas pouvoir négocier avec les milliers d’auteurs, réclamés par les internautes. Et il a suggéré aux politiques l’adoption d’un système forfaitaire de règlement des droits d’auteurs, pour solde de tous comptes.Les auteurs en question n’apprécient pas du tout, surtout les vedettes. Le chanteur Lyl Lovett et Don Henley, l’un des leaders de Recording Artist Coalition (un groupement de défense des artistes), réclament un paiement des royalties pour chaque diffusion de titre. Et si ce disque est écouté plusieurs fois, il y aura autant de passages par la caisse des auteurs.”Les chanteurs connus sont en faveur d’une application stricte des droits d’auteur“, dit l’avocat Owen Seitel, du cabinet juridique de San Francisco Idell Berman Seitel. Les inconnus en quête de célébrité sont beaucoup plus souples. Après tout “internet leur offre un nouveau canal de distribution inexistant auparavant.

La loi en retard sur la techno

Mais les vedettes s’accrochent. Le groupe Metallica s’en est pris férocement à la distribution gratuite du Napster d’autrefois. Et Tom Waits et Randy Newman poursuivent en justice MP3.com pour viol de leurs droits d’auteur.Certes, aujourd’hui, les pionniers du net ont perdu leur indépendance. Napster s’est allié à BMG, filiale du groupe Bertelsmann. MP3.com est passé sous la coupe de Universal et Musicnet représente les intérêts des géants AOL-Time Warner, Bertelsmann et EMI. La guerre entre les start-up du net et les maisons de disques est presque finie. Mais le conflit avec les auteurs ne fait que migrer, des start-up vers les grandes maisons de disques. Et tous de se quereller autour d’une poule aux ?”ufs d’or… aux contours bien vagues. “ Les maisons de disques ne savent même pas si leur formule dabonnement marchera, dit Owen Seitel. Leur ” business plan ” est incertain et la technologie avance si vite que la loi a toujours un cran de retard. ” Une certitude : la cause des auteurs ne sera pas oubliée au Sénat. Car Orrin Hatch, le président Républicain du comité judiciaire, taquine à ses heures perdues la chansonnette. Le tube de ce mormon conservateur ? “Mon Dieu est amour“.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Caroline TalboT à New York