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ST Microelectronics joue la carte du développement durable

Le groupe estime que la promotion de valeurs sociales et environnementales contribue à la rentabilité.

Arrêt École électronique. Un matin ordinaire à Grenoble : comme chaque jour, le bus 35 dépose une partie des 2 000 collaborateur de STMicroelectronics (STM), quand d’autres ?” en moyenne 150 ?” arrivent à vélo. Au total, 40 % des salariés utilisent un moyen de transport dit alternatif, depuis la mise en place du plan de déplacement des employés (PDE), il y a deux ans, par la direction des ressources humaines. Du concret, loin des beaux discours sur le développement durable déclamés à Johannesburg. Et surtout des résultats : pour le site de conception de cartes à puces, qui a quasiment doublé ses effectifs en cinq ans (passant de 1 200 en 1997 à 1 950 en 2002), l’initiative a permis non seulement de contribuer à la protection de l’environnement, mais aussi d’éviter l’acquisition d’un nouveau parking. Deux raisons qui ont amené le président de STM, Pasquale Pistorio, à remettre au DRH, Ludovic Tchouflian, un trophée. Peu esthétique, mais qu’importe. Le lauréat est ravi que sa contribution ait été récompensée. Et rappelle que la tâche ne fut pas évidente : six mois de négociations avec les sociétés de transport ont été nécessaires pour trouver un accord sur la gratuité du ticket de bus. Sans compter les multiples opérations de communication en interne. Le projet, établi avec un groupe de travail composé de salariés volontaires, correspond également à une détermination fédérer les troupes. Au niveau local mais aussi international : “Le développement durable est un terreau culturel très fort dans une multinationale qui réunit des Bretons, des Texans, etc.”, insiste Philippe Levavasseur, chargé du suivi des actions liées à l’environnement pour l’ensemble du groupe.En encourageant les initiatives locales, les dirigeants créent une certaine émulation dans le groupe. Même si “le souci de préserver l’environnement ne peut bien évidemment pas suffire à fidéliser les salariés”, note Ludovic Tchouflian, qui se défend de verser dans le social-marketing. Selon François Maraine, ingénieur sur le site de Grenoble, de très rares récalcitrants refusent le kit vélo… qui inclut notamment un ciré affichant le logo de STM. Pour ce participant au groupe de travail PDE, “il s’agit d’un “plus” qui contribue au bien-être”. Pas davantage.

Un bilan plus moral

De fait, le PDE est un épiphénomène en regard du Décalogue, un programme de développement durable global imposé par Pasquale Pistorio depuis 1993. Celui-ci intègre des objectifs d’ordre environnemental, économique et social. À titre d’exemple, d’ici à 2010, tous les sites du groupe devraient recycler l’eau à 90 %. Et pour la première fois, l’entreprise a publié cette année un bilan social, devançant ainsi l’application de la loi sur les nouvelles régulations économiques, qui prévoit pour 2003 l’établissement d’un tel bilan dans le rapport annuel. Car, rappelle Philippe Levavasseur, l’un des principes du fabricant de semi-conducteurs consiste non seulement “à astreindre l’ensemble de ses sites à appliquer la mesure législative la plus sévère, mais aussi à anticiper l’élaboration de ces règles”.Ces objectifs ne se limitent pas au champ interne de l’entreprise. Fournisseurs et partenaires sont également invités par la compagnie à engager une procédure de certification ISO 4 000 et Emas, qui sont les marques d’un véritable engagement de l’entreprise dans la protection de l’environnement. Car Pasquale Pistorio en est convaincu : “Pour réussir sur le long terme, une compagnie doit avoir une responsabilité non seulement envers les actionnaires, mais également les “stakeholders”, c’est-à-dire les clients, les employés, la société civile.” Considéré comme l’un des “Nouveaux utopistes du développement durable” de la revue Autrement
(*), l’Italien reste avant tout un patron soucieux de rentabilité : ” Si nos procédés utilisent moins de matières premières, […] finalement nous serons plus compétitifs. […] La plupart des opérateurs économiques et des autorités gouvernementales ne comprennent pas cela, pour cause d’inertie mentale et de manque d’éducation !”(*) ” Les Nouveaux utopistes du développement durable “, Autrement, Anne-Marie Ducroux.

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Valérie Quélier