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SSII : forte concurrence et baisse des prix

Après les années fastes, le marché rhônalpin des sociétés de services informatiques s’est brusquement crispé.

Cap Gemini, Sopra, Cegid, CCMX, Focal, Teamlog, Soleri…“Toutes ces SSII sont nées dans la région et y ont gardé une forte implantation. On comprend, dans ce contexte, que le marché soit disputé.” François Musset, le directeur de région d’IBM, résume ainsi la vive concurrence qui existe entre les fournisseurs de services informatiques établis à Lyon. Un avis que partage Jacques Altschul, le patron de Focal. “Tout le monde est venu en force à Lyon. Seulement, le marché n’a pas la taille de Paris. Donc, forcément, la bataille est beaucoup plus intense.”Un sentiment renforcé depuis le ralentissement du marché des services informatiques en fin 2001, intervenu au moment où les ténors nationaux venaient d’investir énormément dans la région. Résultat : embauches gelées et croissance revue à la baisse : “Nous devions recruter 130 personnes. Nous n’en embaucherons finalement que 80, notre turnover étant tombé de 11 à 5 % entre 2000 et 2001 “, souligne Denis Fournet, le patron de GFI Rhône-Alpes.La conséquence immédiate en est la baisse des prix. “Certains confrères, comme les petites SSII régionales, qui n’étaient pas sur le marché, reviennent avec des tarifs plus attrayants. Et les clients en profitent “, reprend-on chez Unilog.Il n’y a pas un marché rhônalpin, mais plusieurs. Grenoble et Annecy sont très orientés vers l’informatique technique, tandis que Lyon plutôt par les grands comptes industriels et le tertiaire. “Pour un petit nouveau, entrer à Grenoble est très difficile. Il faut avoir un profil particulier. On n’est pas dans le monde du grand système, comme à Lyon “, commente Jacques Altschul. Deux grands comptes dominent, en effet, l’essentiel du marché de la capitale dauphinoise : HP et Schneider. Le problème, c’est que “quand HP et Schneider s’enrhument, ce sont toutes les SSII qui souffrent”. Quant au marché stéfanois, il est généralement traité depuis Lyon. Même si la présence d’un grand compte comme Casino attise les convoitises : “Saint-Etienne est un no man’s land. Nous traitons l’infogérance directement depuis Clermont-Ferrand”, commente Patrick Barberousse, le porte-parole régional de Cap Gemini.

A Grenoble les nouvelles technologies, à Lyon la gestion

Cette structure du marché a contribué à dessiner une carte spécifique des SSII régionales. A Grenoble, les grands nationaux, qui ont tous implanté des équipes spécialisées dans l’informatique technique, sont concurrencés par des SSII régionales dynamiques, comme Teamlog ou Silicomp. Une foule d’éditeurs très orientés nouvelles technologies a émergé dans le sillage de l’Inria ou de France Télécom. Sans compter les très nombreuses SSII qui gravitent autour du pôle des nanotechnologies : “Grenoble devient la capitale mondiale du logiciel pour objets communicants “, résume Jean-Michel Gliner, le fondateur de Silicomp.Lyon, en revanche, est le lieu des SSII tournées vers l’informatique de gestion, dont beaucoup ont pris une ampleur nationale : Soleri, Focal, Sword… Curieusement, le marché y semble assez bien partagé entre les SSII d’origine régionale et les autres : “La plupart des grands utilisateurs régionaux ont réduit de 30 à 40 % le nombre de leurs fournisseurs. Cela favorise les grosses SSII, qui disposent d’une couverture européenne pour les grands projets d’intégration. Mais les petites ou moyennes misent plutôt sur la délégation de personnel “, précise Jacques Vinet, d’Unilog.La région lyonnaise a aussi produit de grands éditeurs : “Nous nous sommes développés en nous appuyant sur la très forte présence de PME industrielles de la région “, explique ainsi Patrick Bertrand, directeur général de Cegid, qui axe une bonne partie de son développement sur les PGI pour PME. “Le marché est étroit en Rhône-Alpes. Mais nous sommes mieux placés qu’à Paris pour prendre une dimension européenne ou mondiale”, renchérit Jean-Michel Bérard, d’Esker qui réalise plus de 80 % de son activité à l’export.

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François Sapy