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Sony sauvé par la Playstation 2

Véritable vache à lait de la firme japonaise, la PS2 fait des jaloux au Japon. Ambiance, sur fonds de restructurations tous azimuts.

L’année 2002-2003 sera un excellent cru pour Sony grâce au succès incontesté de sa console de jeux et des effets de la restructuration du groupe menée depuis deux ans par son directeur général Nobuyuki Idei. Avec 28,7 millions de PS2 vendues dans le monde, Sony a distancé pour longtemps la Game Cube de Nintendo et la X-Box de Microsoft. La PS2 a séduit petits et grands grâce à son catalogue de centaines de jeux (8 millions de copies de Gran Turismo vendues à ce jour) et à ses fonctionnalités de lecteur DVD, servie par un réseau de distribution mondial désormais bien rodé. En orchestrant une stratégie tarifaire très agressive, Sony, qui a réduit l’an dernier d’un quart le prix de vente original de sa console vedette (39 800 yens soit 343,7 euros), a convaincu les derniers sceptiques. “Nous estimons qu’il se sera vendu 106,7 millions de PS2 d’ici à mars 2006 “, indique dans une récente note Hitoshi Kuriyama, vice-président de Merrill Lynch Japon. Le succès de la console est tel que les patrons de la division électronique de Sony craignent de se faire cannibaliser par la Playstation 2 qui va ressembler de plus en plus à un ordinateur-télé. Et ce d’autant que les produits classiques du groupe souffrent durement de la baisse de la demande, et qu’ils ne rapportent rien. Pire : sur l’exercice achevé fin mars, le bénéfice d’exploitation de la division électronique a été négatif, tandis que celui des jeux, à 83 milliards de yens, représente les deux tiers du bénéfice total du groupe ! C’est ici qu’entre en jeu Nobuyuki Idei et sa restructuration. Sony a déjà atteint ses objectifs, plus tôt que prévu, grâce aux réductions de personnel (17 000 suppressions de poste) et fermeture d’usines (15 sites fermés sur 70). Il lui reste à se retirer des activités qui ne sont pas son c?”ur de métier et sur lesquelles il perd de l’argent, comme la banque en ligne ou l’assurance. Nobuyuki Idei veut faire cesser 48 activités, faire le ménage dans sa filiale Aiwa ?” que la rumeur dit chaque semaine proche du dépôt de bilan, et dans laquelle Sony a déjà investi 60 milliards de yens ?”, réduire les activités de Trinitron, autre filiale américaine du groupe peu rentable, et achever la réorganisation de ses activités dans la téléphonie mobile, engagée l’an dernier avec la création d’une société commune en compagnie du géant suédois Ericsson. Pour cette dernière, le pari est presque déjà gagné, puisque Sony-Ericsson a atteint l’équilibre sur l’exercice achevé fin mars. Sony croit dur à sa renaissance : il table sur un bénéfice multiplié par dix en 2002-2003, à 150 milliards de yens * à Tokyo

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Régis Arnaud*