Passer au contenu

Solaris 9, l’arme anti-.NET de Sun

La nouvelle version de l’OS de Sun est livrée avec un serveur d’applications, un annuaire LDAP et un serveur HTTP. Sun souhaite améliorer ainsi l’implantation de Java.

” Je ne pense pas que l’on puisse encore parler de système d’exploitation. Solaris 9 est une solution d’un nouveau type “, n’hésite pas à affirmer Ed Zander, futur ex-président de Sun. Il est vrai que la nouvelle version de Solaris surprend, ne serait-ce que parce qu’elle fournit la plupart des logiciels du défunt iPlanet, désormais partie intégrante de la gamme Sun ONE.Sun ONE Applications Server, le serveur J2EE, Sun ONE Directory Server, l’annuaire LDAP (limité à 200 000 entrées) et Sun ONE Web Server, le serveur HTTP, sont ainsi proposés gratuitement, aussi bien pour le développement d’applications que pour leur déploiement (sur un processeur).Et ce n’est pas tout : Solaris 9 comprend aussi Sun ONE Portal Server, le portail maison, Sun ONE Messaging Server, le serveur de messageries et Sun ONE Studio, l’outil de développement Java maison, dont les licences de développement sont fournies gratuitement.” Nous estimons que tous ces éléments sont indispensables dans un environnement d’entreprise, précise Dario Wiser, directeur marketing produit de Sun France. C’est une façon de promouvoir les produits Sun ONE, que nos clients peuvent utiliser dans leurs développements “, poursuit-il.Même si tout n’est pas finalisé – toutes les fonctions du serveur d’applications ne seront en effet disponibles que dans trois mois pour la prochaine mise à niveau de Solaris 9 -, Sun a tout prévu : les produits feront l’objet d’une assistance à plusieurs niveaux, tout comme l’OS lui-même.Après plusieurs années d’hésitation, le logiciel semble donc avoir trouvé sa place chez Sun. Fini iPlanet, seul demeure Sun ONE, désormais fermement arrimé à Solaris.

L’alternative à Microsoft .NET

Avec cette nouvelle plate-forme, Sun dispose d’une infrastructure logicielle J2EE exhaustive pour les entreprises. Cependant, Sun semble répéter ce qu’a fait HP en fournissant gratuitement son serveur Java Bluestone avec HP-UX.Et ce, même si Bruno Hourdel, directeur technique de Sun France s’en défend : “Solaris 9 reflète une tendance actuelle, tous les éléments d’infrastructure, comme les serveurs d’applications ou les annuaires, ont tendance à descendre dans les couches basses. Solaris 9 est aussi un moyen de promouvoir la plate-forme Java 2 dans son ensemble. Il est en effet ouvert aux produits concurrents : rien n’empêche une entreprise de continuer à utiliser son serveur WebLogic ou WebSphere. Notre politique actuelle est de collaborer sur les standards et de lutter contre nos concurrents au niveau des mises en ?”uvre.”Autre atout, Solaris 9 constitue une redoutable arme anti-.NET, comme l’affirme Bruno Hourdel : ” C’est le seul OS prêt pour le développement et le déploiement des services web : Sun ONE Directory Server possède un dispositif de SSO nécessaire à l’accès aux services que Sun ONE Applications Server exécutera. Avant de conclure un peu perfidement : C’est vrai, nous n’avons pas une grande part sur le marché des serveurs d’applications Java, mais il y a quand même plus de déploiement de serveurs Sun ONE dans les entreprises que de serveurs BizTalk. “

Des performances et une sécurité à la hausse

Solaris 9 n’apporte pas d’innovations notoires mais de substantielles améliorations. Sun n’a pas lésiné sur les options de sécurité, cruciales en cas d’utilisation de services web. L’authentification de l’utilisateur s’effectue désormais par le biais de l’annuaire Sun ONE Directory (intégré en partie au noyau Solaris) et par la technologie de chiffrement 128 bits de Kerberos 5.Les accès à distance seront sécurisés par le Secure Shell tandis qu’un coupe-feu, le SunScreen 3.2, complètera la panoplie sécuritaire. L’administration du système, et notamment le système de fichiers, fait également l’objet d’améliorations majeures.Comme l’explique Dario Wiser, ” Solaris ne brillait pas tellement dans ce domaine et nos clients utilisaient souvent des outils tiers. Aujourd’hui, ils peuvent utiliser le Volume Manager, un outil graphique destiné à gérer des disques de grande capacité “.Par ailleurs, la gestion des ressources passe par un autre logiciel, le Ressource Manager, qui est capable de gérer très finement la puissance d’un processeur selon l’application donnée. La gestion des mises à jour est aussi améliorée.En effet, Solaris 9 possède maintenant le dispositif Solaris Flash qui permet de créer ou de dupliquer des parts entières du système et ce, avec les applications concernées, afin de les installer sur de nouvelles machines. Le module Live Upgrade et le gestionnaire de mises à jour logicielles sont utilisés pour actualiser l’OS à chaud, sans arrêt du serveur.Enfin, Solaris 9 dispose maintenant de deux interfaces graphiques, CDE, le bureau traditionnel, et Gnome, une interface familière aux utilisateurs de Linux. Seul inconvénient, le nouvel OS ne fonctionnera pour le moment que sur les processeurs Sparc, Sun ayant abandonné toute idée de l’adapter aux plates-formes Intel.” La version 8 de Solaris est là pour ça, explique Dario Wiser, nous n’envisageons pas de l’arrêter. Il est trop tôt pour savoir ce que va devenir le marché Intel avec notamment Itanium ou les évolutions de Linux. “

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Olivier Bibard