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Soamaï passe sous la coupe d’ASG

A force de lobbying, le PDG de Soamaï a réussi à convaincre ses actionnaires. La jeune société française est finalement achetée par son partenaire américain.

Eric Didier, le PDG de Soamaï, l’espérait depuis plusieurs mois. C’est désormais signé ! La jeune société française vient d’être rachetée par ASG, un éditeur américain pesant quelque 175 millions de dollars de chiffre
d’affaires.’ Les négociations avec tous les actionnaires ont pris plus de temps que prévu ‘, confie Eric Didier. Le PDG était devenu minoritaire à la suite d’une levée de fonds de
6,6 millions d’euros auprès de sociétés de capital-risque. A force de
lobbying, il a cependant réussi à convaincre le Crédit Lyonnais Private Equity, AGF Private Equity et Net Partners de céder leurs parts de capital.ASG possède aujourd’hui 100 % du capital de Soamaï, cette jeune société positionnée sur l’IT Asset Intelligence (la compréhension et la réutilisation du patrimoine applicatif des grands comptes). La transaction
s’est effectuée pour un montant non communiqué supérieur aux valorisations du marché. Lequel estime actuellement le prix d’un éditeur de logiciel à deux fois son chiffre d’affaires.’ Les sorties industrielles sont de bonnes opérations pour les start-up. Il n’est pas facile d’étendre son activité quand on est chef d’entreprise en France. Soit on commence par les pays européens qui nous
entourent, et on est alors confronté à des barrières juridiques propres à chaque pays. Soit on s’attaque aux Etats-Unis, où il est très handicapant de ne pas être un natif. Le rachat industriel est une solution alternative, bien plus
lucrative
‘, ajoute Eric Didier.

Le PDG de Soamaï deviendra un salarié d’ASG aux USA

ASG connaît bien Soamaï puisque les deux éditeurs avaient déjà signé un accord de distribution. En rachetant Soamaï, l’américain a mis la main sur le logiciel vedette de l’entreprise française : Becubic. ‘ Ce
rachat nous permet d’élargir notre offre gestion des applications, et d’avoir une meilleure synergie dans le développement des produits de nos deux sociétés
‘, commente Gilbert Amar, directeur d’ASG France.L’Américain est connu pour sa politique d’acquisition intensive. A force de rachats, ASG s’est constitué un vaste catalogue d’outils d’administration.
‘ Nous n’achetons que des entreprises qui viennent élargir notre offre. Un outil comme Becubic demande des années de développement homme. Il peut être plus économique de racheter un éditeur plutôt que d’investir en R&D
pour obtenir un outil similaire ‘
, développe Gilbert Amar.Pour les salariés de Soamaï, rien ne devrait changer. Eric Didier assure : ‘ Les salariés ont été repris aux mêmes conditions. ‘ Le centre de R&D restera à Montpellier, tandis
que l’équipe commerciale intégrera les locaux d’ASG France à Paris.Quant à Eric Didier, il s’est engagé à rejoindre ASG aux Etats-Unis pour une durée de cinq ans, en tant que salarié. Il semble ne pas regretter la perte de son statut de chef d’entreprise :
L’expérience à venir sera peut-être moins complète. Si je ne suis pas satisfait intellectuellement, je me laisserai éventuellement tenter par une autre création dentreprise. Mais, en informatique, cinq années sont une
éternité ! Il est trop tôt pour dresser des plans
‘.

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Hélène Puel