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Intel abandonne le combat des smartphones et tablettes

Après l’annonce du licenciement d’environ 12 000 personnes dans les prochains mois et un repositionnement stratégiques notamment sur le Cloud, Intel arrête le développement de processeurs Atom pour mobiles.

Le fondeur Intel connaîtrait-il une mauvaise passe ? Bien que ses résultats financiers soient loin d’être mauvais, le géant de Santa Clara a cependant annoncé en fin de semaine dernière une restructuration de ses forces vives et une nouvelle stratégie pour les années à venir.

Comme un écho, aujourd’hui, Intel annonce abandonner les processeurs pour smartphones et tablettes Atom, une décision qui s’inscrit dans la nouvelle dynamique voulue par les équipes dirigeantes. Une décision étonnante qui s’explique…

Intel a bien la tête dans le Nuage…

Comme nous l’expliquions la semaine dernière, le CEO d’Intel –Brian Kzranich- a redéfini 5 priorités pour la compagnie : le Cloud, l’Internet des objets, la mémoire révolutionnaire 3D Xpoint, la 5G, qui sera une des bases de l’interconnexion permanente. Enfin, dernier point, la Loi de Moore, celle-là même qui régit bon nombre de mécanismes de productions et créations chez Intel (notamment des nouveaux processeurs PC) depuis plus de 50 ans.

En l’occurrence, il est question de considérer les PC comme d’autres objets connectés et non plus comme une famille de produits à part dans la stratégie. PC qui, cependant, demeurent l’un des fonds de commerce du fondeur.

À lire : La loi de Moore est officiellement morte, et c’est une bonne nouvelle

… mais les pieds sur terre

Pour parvenir à développer cette nouvelle stratégie, Intel ne souhaite plus se disperser, d’où la décision d’arrêter ses efforts dans le domaine des processeurs Atom pour smartphones et des tablettes.  

Un secteur sur lequel le fondeur a pourtant dépensé sans compter ces dernières années pour tenter de s’imposer face aux solutions ARM. Sans jamais y arriver vraiment.

Et, peut-être faut-il y voir un effet de bord de la mauvaise réputation que ce sont faite les premiers Atom que l’on trouvait dans les netbooks, les petits PC portables à bas coût.

Mais, objectivement, entre les Atom d’hier et d’aujourd’hui, rien à voir. Les moutures pour mobile ont (avaient) de vraies forces et plusieurs des (rares) smartphones (Asus Zenfone 2 par exemple) et tablettes testés par nos soins qui embarquaient les dernières moutures des puces Intel offraient de bon rapport qualité/prix.

Intel – Présentés lors du Mobile World Congress 2015, les processeurs Atom nouvelle génération d’Intel compatibles 3G/4G Cherry Trail seront les derniers modèles x86 pour smartphones et tablettes

Adieu smartphones et simples tablettes

Intel abandonne donc le développement des familles de processeurs Atom SoFIA annoncés au MWC 2015 ainsi que des futurs puces de type SoC (System on Chip), les Broxton, toutes deux destinées à venir se loger dans les téléphones intelligents et les tablettes. 

Une décision qui pourrait avoir quelques répercussions sur la production d’un éventuel Surface Phone chez Microsoft. En effet, ce dernier aurait pu embarquer une solution de la famille Broxton derrière son écran tactile. Sans aucune certitude toutefois. Prévu pour l’année prochaine, le potentiel Surface Phone pourrait donc se voir contraindre de passer… sur ARM.

Autre effet de bord de l’abandon de la famille SoFIA, la disparition des puces Cherry Trail Atom x5 qui peuplent actuellement certains convertibles et autres hybrides Windows 10 et tablettes Android (comme la Yoga Tab 3 Pro de Lenovo).

Bien qu’Intel continue d’assurer le support pour ses clients (partenaires et consommateurs) sur ces Atom, ces derniers seraient remplacés dans les hybrides (des produits chers à Intel) par les prochains Celeron et Pentium au nom de code Appolo Lake. En attendant la sortie officielle de ces derniers, ce sont les solutions à base de Core M (adopté par le nouvel Apple MacBook 12 pouces) qui prendraient le relais. La fin du rêve d’Intel « x86 from top to bottom » ? Il semble bien.

Cependant rien, dans l’absolu, n’empêcherait Intel de fabriquer, lui-aussi, des puces ARM. En effet, la licence est commercialisée à qui peut/veut produire des processeurs. Un domaine dans lequel Intel est fort d’un grand savoir-faire et, surtout, de nombreuses fonderies.

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Aymeric SIMÉON