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Smartphone : Intel n’a pas dit son dernier mot

D’après les propos d’un dirigeant du fondeur américain, la bataille face à Qualcomm et autour des puces ARM est loin d’être terminée.

Plus de dix ans après l’arrivée des smartphones, Intel n’a pas su s’imposer sur ce marché. En cherchant à pousser son architecture x86, l’entreprise a perdu du terrain face à ses rivaux asiatiques et à Qualcomm. Mais les choses pourraient changer, à en croire les dernières déclarations de Venkata «Murthy» Renduchintala, le numéro 2 de la firme.
Dans une interview donnée à PC World, il revient sur la récente décision d’abandonner le développement de processeurs Atom pour mobile.

Venkata «Murthy» Renduchintala
Intel – Venkata «Murthy» Renduchintala

Loin d’être fini

En mai dernier, l’arrêt des travaux sur ces composants laissait penser qu’Intel renonçait au combat. Pour Renduchintala, il faut malgré tout s’attendre à quelques surprises. « Brian (Krzanich, PDG d’Intel, ndlr) ne m’a pas embauché pour maintenir le statu quo », explique-t-il, avant de revenir sur les coupes dans le budget de recherche et développement de la division mobile. « Tout d’abord, nous avons rationalisé nos dépenses de R&D. A mes yeux, plusieurs projets de SoC ne méritaient pas de voir le jour. Mais cela ne veut pas dire que nous ne travaillerons plus sur des plates-formes pour mobile. A ce sujet, je préfère faire plutôt que parler. »

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Le discours est d’autant plus évocateur que Renduchintala a récemment été débauché à prix d’or (25 millions de dollars) de chez Qualcomm, l’entreprise qui fournit les processeurs de la plupart des smartphones haut de gamme, et dont les puces sont basées sur une architecture ARM.

L’amour du RISC

Pour revenir sur le ring, Intel pourrait renoncer à imposer son architecture et adopter celle de la concurrence.

Les propos de Venkata Renduchintala laissent penser qu’a minima Intel pourrait mettre ses usines à la disposition d’éventuels clients, comme le fait TSMC, par exemple. C’est ce qui a été annoncé cet été. Le géant avait dévoilé avoir prise une licence de fabrication auprès d’ARM et avoir un accord pour produire de puces ARM pour LG.

Mais il est également très probable qu’à la manière de Qualcomm ou même de Nvidia, Intel se lance également dans la conception de puces ARM. Voilà qui expliquerait que le développement de puce x86 ait été abandonné car jugé futile. Les vastes ressources en R&D d’Intel pourrait alors faire des merveilles et complètement bouleverser l’équilibre actuel des forces.

La première stratégie pourrait lui permettre de séduire, des acteurs comme Apple, qui conçoivent leurs propres puces mais ont besoin qu’on leur produise. L’iPhone 7 contient déjà divers composants Intel.
La deuxième stratégie demande plus de temps et nécessite également une autre licence ARM, pour concevoir et pas seulement produire. Mais elle positionnerait Intel face à d’autres géants bien installés, comme Samsung, qui développe et construit ses propres puces ARM. Mais Venkata Renduchintala ne semble pas du tout être opposé à ce grand pas en avant, bien au contraire. Il fait preuve d’un pragmatisme certain et semble voir dans la plate-forme ARM un écosystème qui a beaucoup à apporter à Intel.

La guerre n’est donc pas terminée, elle pourrait juste changer de champ de bataille…

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Raphaël GRABLY