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Signe du changement, un sommet sur les réseaux sociaux s’ouvre à Kaboul

Le premier sommet sur les réseaux sociaux en Afghanistan s’est ouvert dimanche à Kaboul, signe de l’évolution des pratiques dans un pays qui accusait un retard considérable en la matière il y a encore quelques années.

Baptisé “Paiwand” (“Connecté”), le sommet, organisé à l’Université américaine de Kaboul, rassemble sur deux jours tout ce que l’Afghanistan compte de spécialistes des réseaux sociaux : blogueurs, entrepreneurs, journalistes mais aussi responsables gouvernementaux.

« Nous avons réuni des personnes venant des quatre coins de l’Afghanistan pour qu’ils puissent partager leurs expériences, et encourager l’usage des  réseaux sociaux », a expliqué Ahmad Shuja, l’un des organisateurs de la rencontre.

Comme tout sommet sur les réseaux sociaux qui se respecte, le « Paiwand » est retransmis en direct sur internet, en streaming, et abondamment commenté sur Twitter et Facebook.

« En Afghanistan, les utilisateurs des réseaux sociaux sont jeunes, instruits, et peuvent constituer un vecteur de changement dans le pays », a estimé M. Shuja, soulignant que ces moyens de communication deviendraient « de plus en plus importants à l’approche de l’élection », présidentielle d’avril 2014.

La transparence des élections

Ce scrutin est considéré comme crucial pour l’avenir du pays, en proie à une guérilla meurtrière des fondamentalistes talibans, chassés du pouvoir en 2001 par une coalition militaire internationale menée par les États-Unis.

« Certains des candidats potentiels ont déjà commencé à être présents sur les réseaux sociaux, pour être en contact avec leurs sympathisants », a indiqué M. Shuja.

« Dès qu’un journaliste a une information, il la publie d’abord sur Twitter », a expliqué de son côté Ali Rezaee, membre d’une page Facebook intitulée « Baztab » qui distribue à ses 16.000 abonnés les dernières nouvelles sur la présidentielle.

« Cela va devenir vraiment important pour la transparence des élections. Les utilisateurs des réseaux sociaux pourront signaler d’éventuelles fraudes », a-t-il dit.

Si les utilisateurs des réseaux sociaux sont de plus en plus nombreux chaque jour en Afghanistan, ils le doivent beaucoup au développement des infrastructures de télécommunications depuis la chute des talibans en 2001.

« Il y a dix ans, il n’y avait pas de télévision, pas de radio », a souligné Aimal Marjan, un responsable gouvernemental. « Aujourd’hui, il y a entre trois et quatre millions d’utilisateurs d’internet », pour une population d’environ 30 millions d’habitants.

Ces utilisateurs restent toutefois concentrés dans les grandes villes telles que Kaboul (centre), Hérat (ouest) ou Mazar-i-Sharif (nord), une grande partie du pays étant constituée de zones rurales n’ayant que difficilement accès à internet.

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01net avec AFP