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SFR : Vodafone toujours en embuscade

Les difficultés de Vivendi Universal pourraient amener Vodafone à faire une offre sur SFR, même si ce dernier n’est pas à vendre…

Bien que régulièrement démentie par Cegetel et par sa maison mère, Vivendi Universal, l’hypothèse d’une prise de contrôle de SFR (filiale à 80 % de Cegetel) par Vodafone n’en demeure pas moins plausible. Et cela, à plus forte raison, Vodafone ayant toujours laissé entendre qu’il souhaitait renforcer sa participation au capital de SFR, dont il détient déjà 20 % (et même 32 % compte tenu de sa participation de 15 % dans Cegetel).

Une menace à prendre au sérieux

Pour le numéro un mondial du cellulaire, l’affaire paraît d’autant plus jouable que Vivendi Universal a besoin d’argent et risque de ne plus avoir le choix dans les mois qui viennent. Or, le pacte d’actionnaire au sein de Cegetel arrive à échéance en septembre 2002… Tapi dans l’ombre, Chris Gent, le patron de Vodafone, a déjà montré son savoir-faire fin 1999, lors de sa spectaculaire OPA sur Mannesmann. “C’est un scénario d’autant plus plausible que Vodafone est très bien perçu par les grandes agences de notation financière “, relève Ignacio Garcia Alves, directeur d’Arthur D. Little.Certes, son cours de Bourse n’est pas au mieux de sa forme, mais Vodafone pourrait toujours s’endetter ou bien encore se séparer de participations moins stratégiques pour se renforcer sur le marché français, où il se sent à l’étroit. Bref, c’est un été en forme de veillée d’armes qui s’annonce. Avec sa réputation de redoutable négociateur, Chris Gent ?” non content d’avoir déjà un pied dans la place ?” a de nombreuses cartes en mains. Et la santé florissante de SFR (avec 1,3 milliard d’euros de cash-flow et un excédent brut d’exploitation de 1,7 milliard d’euros, en 2001) aiguise nécessairement les appétits.Mise à prix : environ 10 milliards d’euros, soit près du tiers de la capitalisation boursière de Vivendi Universal.Ce qui fait dire à certains que Vodafone, en cas d’OPA hostile et/ou de démantèlement du groupe franco-américain, pourrait prêter main-forte aux assaillants.Une menace à prendre au sérieux même si Vivendi avait pris la précaution, début 2000, de négocier un pacte de non-agression avec Vodafone, pacte qui, selon nos informations, échoit début 2004.

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Henri Bessières