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Sérieux faux-pas pour la PSP

Pas de Port UMD, prix excessif… La dernière console de poche de Sony cumule les Bévues. Ce n’est pas du jeu !

Le marché des consoles de jeux portables ne s’est jamais aussi bien porté. La dernière offensive était venue de Nintendo, avec sa DSi, testée il y a quelques mois dans l’Ordinateur individuel (n° 215, p. 68). Et les fabricants de smartphones s’y sont mis, tel l’iPhone et son impressionnante collection de jeux en ligne. Sony devait donc réagir. C’est chose faite avec la dernière-née de sa Playstation portable : la PSP Go. Précisons avant tout que cette dernière ne remplace pas la PSP 3000 : on continuera de trouver les deux modèles en magasin.Quoi de neuf dans la PSP Go ? D’abord, son design. Plus petite que sa grande sœur et tenant aisément dans une poche, la PSP Go, comme beaucoup de smartphones, est équipée d’un écran coulissant qui masque les pads et les boutons. Esthétique… mais surprenant, car cette disposition ne protège nullement l’écran quand la console est fermée. Pourquoi ne pas avoir adopté un format pliable comme celui de la Nintendo DS ?Cela dit, l’ensemble semble robuste et ne fait nullement “ bricolage ”. La prise en main ne nous a toutefois pas convaincus : les boutons sont petits et trop rapprochés. Ainsi, les gâchettes L et R, reléguées derrière l’écran coulissant, sont peu accessibles à des joueurs aux grandes mains. Quant aux touches Start et Select, elles ne sont séparées que de trois millimètres, sans parler du stick analogique, nettement trop petit. Surprenante machine, destinée à un public d’ados ou d’adultes… mais dessinée pour des mains d’enfant !Techniquement, la PSP Go fait sensiblement jeu égal avec la PSP 3000. Les deux consoles sont équipées du même processeur ? un Mips R4000 ? cadencé à 333 MHz . L’écran, tout en conservant la résolution de 480 points par 272, est légèrement plus petit sur la PSP Go (9,6 cm, contre 10,9 cm de diagonale). Mais, clair et bien contrasté, il est fort agréable et de belle qualité.Avec ses quatre à six heures d’autonomie, la batterie n’a guère progressé. Pourtant, l’absence de pièces mécaniques ? plus de lecteur de disques UMD ? devrait diminuer la consommation électrique. Il n’en est rien, sans doute la faute à la réduction de la taille du châssis et donc de l’accumulateur. Autre défaut : contrairement à la batterie de la PSP 3000, celle de la PSP Go ne peut pas être remplacée.Mais l’élément le plus choquant ? qui alimente tant de polémiques sur le Net ?, est la disparition du port UMD, ce qui rend la console incompatible avec les centaines de jeux du catalogue PSP. Très frustrant pour un acheteur qui possède déjà une dizaine de titres. En effet, pour installer des jeux sur la PSP Go, il faut les télécharger sur le Playstation Store, le magasin en ligne de la marque. On y trouve plusieurs dizaines de jeux répartis en catégories : action, aventures, courses et simulation, gestion, jeux de rôle, simulation, sports… Sur le magasin en ligne, chaque jeu fait l’objet d’une description précise. . . mais ne propose quasiment aucune image du jeu. De plus, il faut y mettre le prix : à l’exception de la catégorie appelée “ mini-jeux ”, où l’on trouve des petits logiciels comme Tetris à moins de 5 euros, la plupart des jeux coûtent plus de 15 euros. Or, ce prix se justifie peut-être pour un jeu livré sur un UMD avec boîtier et livret d’instructions, mais nullement pour un logiciel dépourvu de tout support matériel. Qui déboursera 20 euros pour un jeu qu’il a déjà acheté 40 euros en boîte ?Désagrément supplémentaire : cette pratique du logiciel vendu exclusivement en ligne sonne le glas du marché de l’occasion, une pratique pourtant fort en vogue dans le monde des consoles : désormais, tout jeu se paie au prix fort ! Bref, de façon générale, le Playstation Store est distancé par l’Apple Store de l’iPhone, au catalogue plus étoffé et aux prix bien plus sages. Seul point positif, l’absence de disque UMD rend la console parfaitement silencieuse et réduit légèrement les temps de chargement des jeux.Dernier écueil : la PSP Go est vendue 250 euros, soit 80 euros de plus qu’une PSP 3000, laquelle est fournie avec un jeu. Si l’on y ajoute les prix de tous les logiciels qu’il faudra racheter… et les périphériques généralement incompatibles entre les deux consoles, à commencer par les cartes mémoire Memory Stick, il y a de quoi rebuter sérieusement un joueur. Le pari de Sony est donc vraiment risqué…

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Étienne Oehmichen