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Sept ans de prison pour piratage de films en salle

Un pirate multirécidiviste américain a été condamné au début du mois. Il sévissait au moins depuis 2002 et revendait les copies illégales pour gagner jusqu’à 4 500 dollars par semaine.

Flagrant délit, multiples récidives, menace envers des témoins, arrestation, fuite, cavale et, finalement, condamnation à sept ans de prison. Ce n’est pas le rapide résumé de la vie de l’ennemi public numéro un, mais celle d’un certain
Johnny Ray Gasca, Américain de 35 ans originaire de Los Angeles, coupable de… piratage de films dans les salles de cinéma.Passé en jugement en juillet 2005 devant une cour fédérale, il était accusé du piratage de trois films sortis en 2002 et en 2003 : The Core, un film de science-fiction pour lequel il avait été pris en flagrant
délit de piratage lors d’une avant-première, 8 Mile, le film sur la vie du chanteur Eminem, et Anger Management, une comédie avec Jack Nicholson et Adam Sadler. Officiellement, Johnny Ray Gasca sévit
depuis septembre 2002, quand il est pris sur le fait lors de la projection de The Core. Cette première affaire n’a aucune suite judiciaire, même si les autorités relèvent quand même qu’il se sert d’un matériel très
perfectionné.Plutôt que de se faire oublier, Johnny Ray Gasca recommence. Aidé de deux complices, il filme Anger Management en janvier 2003. Repérés par des employés du cinéma, les deux complices sont pris mais Johnny Ray Garcia
réussit à se sauver. Et continue ses activités illégales, cette fois avec la police sur les talons. Selon le FBI, dont le site Internet a publié un communiqué sur l’affaire en avril 2005, la technique de Gasca consiste à repérer des avant-premières
et à s’y présenter en tant que professionnel de l’industrie du cinéma. Une fois en salle, il fixe sa caméra à son bras, pour la stabiliser et se met à filmer lorsque le noir envahit la salle.

Des copies revendues sur Internet

Tant en matière de son que d’image, les copies qu’il réalise seraient d’une exceptionnelle qualité. Copies qu’il revend ensuite, évidemment, via Internet. Une perquisition à son domicile, en mars 2003, permet la saisie de son matériel
de duplication : deux caméras vidéo, une microcaméra fixée à une ceinture de pantalon, deux enregistreurs DVD et onze magnétoscopes interconnectés ! Dans ses journaux intimes, également trouvés par la police, Johnny Ray Gasca se vante
d’avoir engrangé 4 500 dollars par semaine avec la revente des copies illégales, et avant leur sortie sur écran, de Anger Management, de The Core et du film d’action Cradle 2 The
Grave.
C’est à cette époque qu’il menace les représentants de la Motion Picture Association of America (MPAA). Si celle-ci ne l’aide pas à récupérer son matériel, dit-il, il lâche sur Internet une trentaine de copies illégales de films encore
inédits en salle. C’est en mai 2003 qu’il est formellement accusé de violation de copyright mais aussi de possession de faux documents (une carte de sécurité sociale volée a été trouvée chez lui lors de la perquisition) et de menace à
témoins.Afin qu’il prépare sa défense et aille voir un conseiller juridique, la justice le remet provisoirement en liberté, en attendant le procès prévu pour janvier 2004. Où Johnny Ray Gasca ne viendra pas. Il a pris la fuite. Le FBI et les US
Marshals à ses trousses, le pirate passe alors plus d’un an en cavale, jusqu’à son arrestation en avril 2005, dans un motel de la région d’Orlando en Floride. Dans sa chambre, les US Marshals ont trouvé des copies vidéo et du matériel pour copier
des DVD.C’est la récidive mais aussi le délit de fuite et les menaces qui ont valu à Johnny Ray Gasca cette sanction de sept ans de prison ferme.

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Arnaud Devillard