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Seloger.com s’agrandit

Immostreet est tombé dans le giron de Seloger.com, dernier épisode d’une année de rationalisation du secteur.

La concentration dans le secteur de l’immobilier en ligne vient de franchir une étape décisive avec le rachat d’Immostreet par le leader du secteur Seloger.com. Propriétaire de Seloger, le groupe Poliris cherchait à asseoir sa position de numéro 1 des sites immobiliers depuis son désengagement du marché du tourisme en ligne (avec la cession de Promovacances à Karavel en octobre 2001).C’est chose faite : le cumul d’audience des deux sites fera de Seloger le leader incontestable du secteur avec plus de 1,5 million de visiteurs uniques par mois. ” Immostreet était le seul nouvel entrant avec une marque forte, mais c’était surtout notre principal concurrent. Avec cette acquisition, Seloger atteint la taille critique que nous cherchions “, explique Denys Chalumeau, le PDG de Poliris.Annoncée le 5 septembre, cette opération ?” dont le montant n’a pas été dévoilé ?” est la dernière d’une longue série. Ces derniers mois, Directgestion s’est en effet emparé du portail Nexdom, Minitelorama a profité de la mauvaise santé de 123 Immo, et Publiprint (Explorimmo.com) a jeté son dévolu sur Vivolio.“Tous les rapprochements qui devaient se faire se sont faits”, constate Denys Chalumeau. ” Le marché de l’immobilier en ligne s’assainit et se structure, ce qui nous permet d’asseoir notre position. C’est aussi plus simple pour l’annonceur qui n’a désormais qu’un nombre limité d’interlocuteurs “, se félicite de son côté Stéphane Scarella, directeur général d’Explorimmo.com (300 000 visiteurs uniques par mois).Du côté des annonceurs professionnels, le nouveau pôle Seloger-Immostreet (dont les deux marques sont conservées) et ses principaux concurrents Minitelorama (Avendre-alouer.com) et Explorimmo tiennent le haut du pavé.Pour les annonces entre particuliers, c’est PAP.fr (le site internet du journal De Particulier à particulier) qui mène la course en tête avec près de 90 % de parts de marché (1,13 million de visiteurs uniques par mois). Mais les grands réseaux d’agences, comme la Fnaim, ou les ” petits “, comme Pro-à-Part, (3,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2002) compliquent la donne.

La fin de la gratuité

Reste que la pénurie locative qui marque le marché de l’immobilier depuis un an pose un problème à l’ensemble du secteur. “Aujourd’hui, on arrive à un ratio d’une offre pour 45 demandes. Or il faudrait un taux de un pour dix pour que le marché puisse s’autoréguler”, explique Grégoire Berthou, directeur marketing du groupe PAP. “Nous sommes les premières victimes de la pénurie locative car nous nous rémunérons majoritairement sur la vente d’annonces”, ajoute-t-il.Alors, autant ne pas être trop nombreux à se partager les rares annonces. Mais il y a au moins un avantage à la pénurie, c’est que les internautes reviennent plus fréquemment sur les sites et les espaces publicitaires, présents sur le site PAP.fr par exemple, ne désemplissent pas.Se loger et Immostreet ont, quant à eux, trouvé une ressource : si l’internaute lit une annonce qui l’intéresse, il doit appeler un service Audiotel (0,98 euro la minute) pour accéder aux coordonnées de l’annonceur. Et avec près de 3 000 inscriptions par jour à l’alerte e-mail, Seloger-Immostreet envisage aussi sérieusement de commercialiser ses bases de données qualifiées. “L’utopie de la gratuité est définitivement terminée”, insiste Denys Chalumeau.Quoi qu’il en soit, les dernières études réalisées aux États-Unis prouvent que les sites immobiliers en ligne ont encore de beaux jours devant eux. En effet, pour la première fois, internet rattrape la presse dans le classement des outils de recherche immobilière.Selon une étude semestrielle menée par la NAR (National Association of Realtors), l’association des agents immobiliers américains, l’utilisation d’internet comme outil de recherche immobilière a augmenté de 39 % depuis 1996, tandis que l’utilisation du papier a décru de 10 %.La plupart des groupes qui composent aujourd’hui le paysage l’ont bien compris et ont très tôt couplé leur offre internet à leurs magazines papier, dont certains ont plus de 25 ans. “C’est un marché qui va encore croître, car les agences s’équipent peu à peu et comprennent mieux l’intérêt de mettre leurs offres en ligne sur des grands portails”, affirme Denis Fichot, délégué général de la Fnaim.

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Célia Penavaire