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Se géolocaliser sur Twitter, Facebook… une mauvaise idée ?

Après Google Maps et avant Facebook, le site de microblogging Twitter propose une fonction de géolocalisation à ses utilisateurs. Faut-il se méfier de ce type de service ?

Alors que la Cnil et les pouvoirs publics se préoccupent du droit à l’oubli, les services de géolocalisation se multiplient ! Twitter vient de lancer Tweet With Your Location (annoncé depuis novembre 2009), qui permet, comme son nom l’indique, de twitter tout en signalant aux autres utilisateurs où l’on se trouve.

Cette information de localisation n’est pas associée à votre compte mais bien au message envoyé. (Retrouvez tous les détails ici, en anglais)

Il s’agit d’une option, qui n’est pas paramétrée par défaut. L’utilisateur doit cocher une case afin que ses « tweets » soient ensuite localisés au moyen de coordonnées (longitude et latitude). Mais il peut décider d’indiquer simplement un quartier ou une ville. La localisation apparaît sous la forme d’une carte Google Maps, avec, selon les paramètres définis, une flèche précisant où se trouve exactement l’émetteur du message.

Twitter n’est que le dernier exemple en date d’une telle fonction. Avant lui, Google avait lancé Google Latitude, un service de la version mobile de Google Maps. Avec ce système, lors d’une conversation téléphonique, vous pouvez indiquer où vous vous trouvez grâce à une carte Google Maps s’affichant sur l’écran du mobile de votre correspondant.

D’après un article du 9 mars du New York Times, Facebook est sur le point de s’y mettre. L’application de géolocalisation serait proposée fin avril et permettrait aux membres du réseau social de partager leur situation géographique avec leurs « amis » (au sens Facebook du terme). Citons également Foursquare, une application mobile de géolocalisation qui se présente sous la forme d’un jeu, Gowalla ou encore Brightkite. Autant d’applications qui surfent sur le développement des smartphones et de l’Internet mobile.

La provocation PleaseRobMe

Ces petites applications, ergonomiques, ludiques même, sont en train d’entrer sans douleur dans les mœurs numériques, au point d’aller presque de soi. Or, elles ouvrent une porte sur votre vie privée. Même si vous avez toujours le moyen de les contrôler et de les paramétrer, vous risquez tout simplement d’oublier qu’elles sont activées et au bénéfice de qui elles le sont.

Si vous donnez des informations de géolocalisation sur Facebook, pourrez-vous vraiment savoir qui y aura accès ? Il vous faudra contrôler tout cela, vérifier auprès de vos amis, des amis de vos amis, savoir ce qui se passe sur les « news feed » des uns et des autres, peut-être reconfigurer votre page… En fait, non, vous ne ferez rien de tout cela, avouez-le ! Vous activerez la géolocalisation et puis c’est tout, c’est tellement amusant.

En août 2009, un assureur britannique publiait une étude soulignant les risques qu’il y a à divulguer sur les réseaux sociaux des informations concernant ses projets de vacances. Imaginez avec la géolocalisation en plus…

D’ailleurs, en février dernier, un site hollandais mettait les pieds dans le plat en publiant des mises à jour de membres de Twitter et de Foursquare laissant deviner s’ils étaient ou non chez eux. Appelé PleaseRobMe (« S’il te plaît, cambriole-moi » !), ce site permettait de faire une recherche par ville ou par pseudonyme et indiquait même, quand celles-ci était disponibles sur les réseaux sociaux concernés, les adresses de maisons vides ! L’idée était de faire comprendre à ces utilisateurs, sur un mode éminemment provocateur, qu’ils ne faisaient que faciliter la tâche aux cambrioleurs.

Au fait, savez-vous si Google Latitude est activé sur le BlackBerry que votre patron vous a donné pour raisons professionnelles ?

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Arnaud Devillard